La décision de Netflix a fait couler beaucoup d’encre. Alors que l’absence de publicité comptait parmi les arguments en la faveur des offres de streaming par abonnement, la firme fondée par Reed Hastings introduisait en novembre 2022 sa formule low cost en France et sur de nombreux territoires européens. Après une phase de test, Netflix avec pub voulait s’imposer comme une alternative idéale pour les ménages dont le budget ne permettait pas de débourser plus d’une dizaine d’euros par mois. L’entreprise espérait aussi diversifier ses sources de revenus, ne plus essentiellement compter sur l’argent de ses clients pour consolider ses appuis financiers. De nombreuses mesures ont été prises au cours des derniers mois pour accompagner ce changement de paradigme, comme la suppression de Netflix Essentiel et une révision de la grille tarifaire.
De nombreuses voies se sont élevées contre ces changements, laissant craindre une vague de désabonnements partout dans le monde. Finalement, Netflix tire son épingle du jeu avec une hausse significative de son nombre d’abonnés payants et de ses recettes. Le géant du divertissement de salon annonce dans une lettre adressée à ses actionnaires — à l’occasion de son bilan trimestriel — avoir convaincu 8 millions d’utilisateurs supplémentaires. Ils sont désormais 278 millions à payer chaque mois pour accéder au catalogue de la plateforme. Ces résultats sont légèrement supérieurs à ce qui était attendu, et permet a fortiori d’augmenter les bénéfices de Netflix. Avec un chiffre d’affaires à hauteur de 9,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 17%, le N rouge dépasse son objectif et laisse entrevoir une année fiscale réussie. La société annonce vouloir afficher une croissante des revenus de 14 à 15% sur toute l’année, contre 13% à 15% précédemment.
Trop de séries sur Netflix ? L’entreprise n’est pas de cet avis
Dans son bilan trimestriel, Netflix revient sur les succès attendus et inespérés qui ont contribué à cette croissance. Sans surprise, La Chronique des Bridgerton tient bonne place. La troisième saison de l’adaptation des ouvrages de Julia Quinn a permis à l’univers télévisuel de cumuler 172 millions de vues à travers le monde. C’est seulement 100 millions de moins que son nombre d’abonnés. L’entreprise ajoute que les résultats exceptionnels de Sous la Seine, film français évoluant autour d’une créature sous-marine invitée dans le célèbre fleuve parisien, lui ont permis de s’inviter à la quatrième marche du podium des films non anglophones. Enfin, Netflix se félicite du carton de Mon Petit Renne, qui lui a offert plusieurs des cent nominations aux Emmy Awards 2024.
Dans sa lettre adressée aux actionnaires, Netflix répond à ses détracteurs. Si nombreux sont ceux à penser que son catalogue est trop fourni, la firme ne se démonte pas. “Les commentateurs se demandent souvent s’il y a besoin d’autant de films et séries, et la réponse est un oui indéniable. Avec 278 millions de foyers, et plus de deux personnes par foyer, nous créons pour une audience de plus de 600 millions de personnes. C’est énorme et pour divertir autant de gens, nous avons besoin de beaucoup de bonnes histoires qui conviennent aux goûts et aux envies de chacun”.
Une nouvelle fonctionnalité en préparation
Mais la richesse de son offre n’est pas le seul terrain sur lequel joue Netflix. L’entreprise œuvre pour améliorer l’expérience utilisateur, et tirer profit de chacune des nouvelles fonctionnalités introduites. Dans le domaine de la publicité, la firme explique tester une nouvelle approche consistant en l’affichage d’une publicité lorsque l’utilisateur met sa production en pause. En lieu et place du traditionnel bouton arrêt et du contenu en arrière-plan, les détenteurs d’un abonnement financé par la publicité devraient voir apparaître au cours des prochains mois des publicités fixes pour des marques comme Coca-Cola, Ford, L’Oréal ou encore MacDonald’s. L’entreprise admet que l’impact de la publicité sur son bilan financier ne se ressentira qu’à l’aube de l’année 2025. “Nous ne nous attendons pas à ce que la publicité ne devienne le principal moteur de croissance de nos revenus en 2024 ou 2025”.
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