La SVoD est désormais moins une affaire de nombre d’abonnés que d’utilisateurs réguliers. Depuis l’introduction des formules supportées par la publicité, les géants du secteur doivent faire la démonstration d’une solide communauté d’adeptes qui écument leurs catalogues à la recherche de nouveaux programmes. L’objectif est ainsi de multiplier les productions très regardées à travers le monde pour ensuite vendre des encarts publicitaires aux annonceurs. Tandis que le streaming par abonnement semblait s’être affranchi de la réalité de l’audimat, l’arrivée de la publicité le rappelle à la réalité d’une industrie culturelle qui ne peut pas uniquement se contenter des adhésions de ses clients.
Si Disney est parvenu à réduire l’écart avec Netflix, l’entreprise doit désormais tout mettre en œuvre pour garder ses utilisateurs sous sa coupe. Et cela passe évidemment par le déploiement de nouvelles fonctionnalités, invisibles pour le commun des mortels, mais qui ont déjà été largement utilisées par Netflix. Selon un article du Wall Street Journal, la firme de Burbank planche sur un ensemble de nouveaux outils capables d’augmenter la métrique “nombre d’heures par abonnés” si précieuse aux entreprises du secteur.
Muscler son jeu
Face à une offre grandissante et de plus en plus hétéroclite, Disney+ entend muscler son algorithme de recommandation. Jusqu’ici, l’interface de Disney+ adoptait une approche plus éditorialisée et calendaire, reposant sur un travail humain de mise en avant. La plateforme veut désormais personnaliser ses recommandations grâce à un algorithme plus efficace.
Cela passera aussi par le recours à des images personnalisées, comme c’est le cas sur Netflix depuis quelque temps. Selon l’historique des utilisateurs, la plateforme choisira de mettre en avant tel ou tel comédien. Si la plateforme a déterminé qu’un utilisateur ou une utilisatrice n’était pas insensible au charme de Qimir dans The Acolyte, c’est lui qui sera mis en avant à la place des héroïnes principales. L’objectif est évidemment d’attirer plus rapidement l’œil des utilisateurs et utilisatrices. Enfin, Disney+ prévoit aussi d’inviter ses utilisateurs à poursuivre leur visionnage au travers de mails. L’idée est de rappeler aux spectateurs éparpillés qu’ils ont entamé une série qu’ils n’ont jamais terminée.
Selon des sources interrogées par le Wall Street Journal, Disney+ a mobilisé une partie de son équipe dédiée à la technique au développement d’une stratégie plus proche de l’expérience proposée par Netflix. Bob Iger aurait qualifié Netflix de référence du streaming et aurait missionné ses équipes de développer des outils pour s’inscrire sur le même créneau.
Du contenu sans se prendre la tête
Plus les utilisateurs passent du temps à chercher une série ou un film à regarder, plus les chances qu’ils se rabattent sur une autre offre sont grandes. Disney+ veut s’assurer d’avoir toujours quelque chose à proposer aux éternels indécis, quitte à se tourner vers le passé. Suivant les succès de Pluto TV ou encore Molotov TV, Disney+ s’apprête à tester des chaînes thématiques au sein de son application. The Information avait évoqué cette idée il y a plusieurs semaines, elle serait en réflexion chez Disney+. Il devrait s’agir de miser sur une programmation thématique et linéaire, comme avec une chaîne retraçant l’intégralité de la chronologie Marvel au cinéma et sur le petit écran ou encore une rétrospective de la colossale série Les Simpsons.
Ces changements n’ont pas été officialisés par Disney+ — l’entreprise s’est refusée à tout commentaire — mais pourrait acter une nouvelle ère pour la plateforme qui entend enfin se pencher sur le cas de son expérience utilisateur.
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