Joachim Opdenakker et Edwin Verheul, deux ingénieurs réseau travaillant pour SURF, une association néerlandaise spécialisée en IT pour l’éducation et la recherche, ont mis en place au mois de février une nouvelle passerelle de données entre le LHC et des sites de stockage de données aux Pays-Bas. Ce tuyau est capable d’atteindre des vitesses de 800 gigabits par seconde (Gbps) — un chiffre à comparer à la moyenne d’environ 500 Mbps obtenue en France avec la fibre.
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Un test organisé en mars, avec de l’équipement prêté par Nokia, a confirmé que les vitesses désirées pouvaient être atteintes. Selon Edwin Verheul, « ce transpondeur utilisé par Nokia est comme une célébrité » en raison de sa forte demande et de la planification rigoureuse nécessaire pour l’utiliser. Avec un câble duplex de presque 1.650 km reliant Genève à Amsterdam via Paris et Bruxelles, l’un des principaux défis consistait à amplifier les niveaux de puissance de la lumière sur une distance aussi longue.
Chaque collision de particules subatomiques au LHC génère environ un pétaoctet de données par seconde, soit l’équivalent de 220.000 DVD. Bien que ces données soient réduites pour le stockage, elles nécessitent néanmoins une bande passante considérable. Une mise à niveau prévue pour 2029 augmentera encore la quantité de données produites par le LHC, avec un nombre de collisions multiplié par cinq.
800 Gbps, c’est impressionnant. Mais la quête de vitesse de transmission de données encore plus rapides est loin d’être terminée. En novembre 2023, une équipe de chercheurs au Japon battait le record mondial de vitesse de transmission de données en atteignant 22,9 petabits par seconde (Pbps) ! Une telle bande passante pourrait permettre à chaque personne sur la planète, et même quelques milliards de plus, de regarder Netflix simultanément.
Cette expérience en laboratoire a utilisé un câble à fibre optique enroulé de 13 km avec 19 cœurs dans un seul câble, une innovation par rapport aux câbles standard. Cependant, remplacer les anciens câbles est coûteux et difficile. Une équipe de l’Université Aston au Royaume-Uni a récemment atteint des vitesses de 402 terabits par seconde (Tbps) sur une fibre optique de 50 km avec un seul cœur, soit environ 5,7 millions de fois la vitesse moyenne du haut débit domestique au Royaume-Uni.
Les activités dans le métavers pourraient un jour nécessiter une bande passante extrême. D’ici 2030, les connexions à domicile pourraient atteindre jusqu’à 50 Gbps, mais la fiabilité sera peut-être encore plus cruciale que la vitesse pour certaines applications, comme la chirurgie robotisée à distance.
Les ingénieurs prévoient que la demande en bande passante continuera d’augmenter rapidement, avec une croissance actuelle de 30 % par an sur les câbles transatlantiques à fibre optique. La diffusion de contenus, dont les réseaux sociaux, les services cloud et le streaming vidéo, consomme beaucoup plus de bande passante qu’avant ; ensemble, ils représentent 75 % de la bande passante internationale.
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