Pas de vacances d’été pour la Commission européenne face aux géants du numérique. Deux semaines après avoir menacé Apple d’une amende géante pour non-respect du DMA, Bruxelles s’attaque à X (ex-Twitter) et ses fameux badges bleus payants. Utilisateur du réseau social, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton s’en prend à ce système controversé :
Back in the day, #BlueChecks used to mean trustworthy sources of information✔️🐦
Now with X, our preliminary view is that:
❌They deceive users
❌They infrige #DSA
X has now the right of defence —but if our view is confirmed we will impose fines & require significant changes. pic.twitter.com/M9tGA5pYQr
— Thierry Breton (@ThierryBreton) July 12, 2024
Il regrette l’époque Twitter durant laquelle les fameuses coches bleues « étaient synonymes de sources d’information dignes de confiance ». Et d’ajouter : « Maintenant avec X, notre opinion préliminaire est que : ils trompent les utilisateurs [et] ils enfreignent le DSA ».
Cette sortie s’accompagne d’un communiqué de la Commission européenne. Elle indique que le réseau social « induit en erreur les utilisateurs » avec ses coches bleues. « Étant donné que toute personne peut s’abonner pour obtenir un tel statut « vérifié », cela a une incidence négative sur la capacité des utilisateurs à prendre des décisions libres et éclairées [….]. Il existe des preuves que des acteurs malveillants motivés abusent du « compte vérifié » pour tromper les utilisateurs », explique Bruxelles. Un deuxième point concerne les obligations de transparence de la firme d’Elon Musk en matière de publicité. Il est aussi reproché à X de ne pas donner accès à ses données publiques aux chercheurs.
Sanction financière : jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial
Pour la Commission, le réseau social viole la législation sur les services numériques. Pour rappel, le Digital Services Act, ou règlement sur les services numériques, est entré en vigueur le 25 août 2023. Cette mise en cause dans le cadre de ce nouveau règlement européen est d’ailleurs une première. La commission ne fixe aucune date pour clore ces procédures, mais elle ne manque pas de rappeler que X s’expose à des sanctions financières importantes. Si l’avis préliminaire se confirme, le réseau social risque des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel mondial. « X a maintenant le droit de se défendre -mais si notre opinion est confirmée, nous imposerons des amendes et exigerons des changements significatifs », précise d’ailleurs Thierry Breton. Nul doute qu’Elon Musk verra passer le passage, alors que les deux hommes ont déjà eu des échanges tendus il y a quelques mois.
Le réseau social, propriété du charismatique entrepreneur, est d’ailleurs dans le viseur de Bruxelles depuis plusieurs mois. Le gendarme numérique de l’Union européenne a même ouvert une enquête fin décembre contre X, s’inquiétant de la manière dont le milliardaire gère la plateforme depuis son rachat. Outre les coches bleues jugées trompeuses, la Commission évoque des manquements présumés aux règles européennes en matière de modération des contenus et de transparence. Elon Musk est régulièrement accusé de laisser les fakes news proliférer sur son réseau social, et ce, malgré le programme de fact-checking Community Notes.
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