D’après une étude publiée dans Nature Communications, les batteries au lithium (Li-ion) pourraient être une source majeure de polluants éternels, ces composés toxiques capables de persister dans l’environnement sur de très longues durées. Une information qui, si elle est confirmée par d’autres études, pourrait poser un vrai problème en termes d’écologie et de santé publique.
Lorsqu’il a découvert les composés perfluorés (plus connus sous le nom de PFAS) en 1938, le chimiste Roy DuPont était convaincu d’avoir mis la main sur un produit absolument magique. Il faut dire que cette famille de substances est très utile, notamment grâce à leurs propriétés imperméables, antiadhésives et ignifuges.
Mais quelques décennies plus tard, une fois qu’ils s’étaient répandus comme une traînée de poudre dans les foyers et l’industrie, le soufflé est brutalement retombé. À partir des années 70, de nombreuses études ont commencé à montrer que les PFAS ont la fâcheuse manie de s’accumuler dans l’environnement et les organismes vivants, où ils sont suspectés de contribuer à un tas de problèmes de santé très sérieux (cancers, perturbations hormonales et immunitaires…).
Les batteries Li-ion, une source majeure de PFAS ?
De nombreuses autorités de santé publique ont donc commencé à restreindre leur usage en établissant de nouvelles normes. Cette démarche a permis de réduire significativement l’exposition de la population. Mais la partie est encore loin d’être gagnée, car on continue de découvrir de nouvelles sources de PFAS qui ne font pas nécessairement couvertes par ces régulations.
C’est notamment le cas des bis-FASI (pour bis-perfluoroalkylsulfonimides), une sous-catégorie des PFAS qui est utilisée en tant qu’électrolyte dans des batteries Li-ion. Or, ils commencent à pointer le bout de leur nez dans les analyses des sols, des sédiments et de l’eau à proximité des usines qui produisent ces composants.
Les chercheurs en ont trouvé dans 87 prélèvements réalisés aux États-Unis, en Belgique et en France, avec des concentrations de l’ordre de la partie par milliard. C’est un taux relativement faible, mais tout de même supérieur de plusieurs ordres de grandeur aux limites généralement imposées par les agences de protection de l’environnement. C’est donc une découverte tout à fait significative, surtout si le phénomène est aussi répandu que cette étude le suggère.
Faire valoir le principe de précaution
À ce jour, l’impact global des différents types de PFAS est encore loin d’être parfaitement documenté, et c’est encore plus vrai pour les bi-FASI. Mais les chercheurs considèrent qu’il convient de prendre ces signaux très au sérieux, ne serait-ce que par principe de précaution. « Je dirais que nous devrions nous montrer proactifs pour limiter la dispersion des PFAS dans l’environnement au lieu d’attendre d’avoir des décennies de recherche toxicologique derrière nous », explique Jennifer Guelfo, auteure principale de l’étude citée par The Verge.
Une recommandation qui relève probablement du bon sens. Car si les batteries au lithium sont effectivement une source majeure de polluants éternels, ce serait tout sauf rassurant à notre époque où nous en dépendons de plus en plus, notamment dans le domaine des transports avec la démocratisation des véhicules électriques.
Des travaux au service de la transition énergétique
Malgré tout, les chercheurs insistent sur le fait que leurs travaux ne cherchent en aucun cas à entraver la transition énergétique, qui reste un élément crucial de la lutte contre le réchauffement climatique. C’est même tout le contraire.
Ce genre d’étude rappelle que même si l’électricité présente des avantages écologiques énormes par rapport aux combustibles fossiles, il ne faut pas non plus idéaliser le passage au tout-électrique, et rester conscient du fait que toute technologie peut aussi cacher de mauvaises surprises sur le long terme. Il est donc important d’en tenir compte dès à présent pour maximiser les effets bénéfiques de ce changement de paradigme.
« Ce n’est absolument pas une attaque envers l’énergie propre et renouvelable », martèle Guelfo dans l’article de The Verge. « L’objectif, c’est vraiment de mettre en avant l’importance d’évaluer l’impact environnemental des choses que l’on utilise dans cette infrastructure. »
Le texte de l’étude est disponible ici.
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Si c’est confirmé, c’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les voitures, qui ont déjà des alternatives, mais pour tous nos gadgets de tous les jours.
On n’arrivera jamais à la pollution de toute nature issue de l’industrie pétrolière. Donc le plus urgent est de mettre un terme à cette source dont beaucoup trouvent encore moyen de défendre.
Si tu n’utilise pas de pétrole,tu utilises de la cellulose qui contribue à la déforestation des forêts et qui échange les variétés endémique par des plantes à croissance rapide modifié génétiquement .
Si ce sont des pins ,ça contribue à l’acidification des sols ( l’Europe économique en a conscience actuellement) .
Si ce n’est pas du bois ce sera des mines de matériaux divers qui pollueront les nappes phréatique.
etc…
Résultats : impossible de sauver la planète.