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Satisfyer rachète Fun Factory : les dessous de la sextech

Le géant de la sextech allemande vient d’annoncer son rachat par l’un de ses concurrents principaux.

Il y a des nouvelles auxquelles on ne s’attend pas. Comme la disparition de Lora Di Carlo en 2022, sur fond de scandale technologique. Cette semaine, et alors que personne ne s’y attendait, c’est Fun Factory et Satisfyer qui ont fait parler d’eux. Les deux marques qui comptent parmi les grands noms de la sextech à l’international viennent d’officialiser un rapprochement auquel personne ne s’attendait vraiment. Ce jeudi 4 juillet 2024, le mastodonte EIS / Satisfyer / Triple A a annoncé le rachat de l’ensemble du portefeuille de produits, des brevets, des designs et des marques ainsi que les stocks de la marque Fun Factory, dans le cadre d’une cession d’actifs avec effet au 1ᵉʳ octobre 2024.

Une annonce surprise

Des bruits de couloirs circulaient déjà quant à l’injection probable du groupe Satisfyer dans les actions Fun Factory. Il faut dire que les deux marques allemandes bénéficient d’un savoir-faire complémentaire : d’un côté, Fun Factory est un pionnier sur le marché de la sextech, avec des technologies fortes et des designs propriétaires plusieurs fois récompensés. La marque reste une référence du genre, mais peine à conserver sa place face aux nouveaux géants de l’industrie nés ces dernières années.

De l’autre, Satisfyer est un mastodonte aux ambitions démesurées. La marque a construit son succès grâce à des dizaines de modèles de sextoys — dont son iconique stimulateur clitoridien Pro 2 — ainsi qu’à une application connectée parmi les plus abouties du marché. Aujourd’hui, le groupe est présent dans plus de 80 pays, et compte plusieurs centaines de références à son catalogue. Le rachat du portefeuille de brevets Fun Factory promet donc d’élargir encore davantage les horizons de la marque.

Reste que l’annonce du rachat est une surprise, d’un côté comme de l’autre. En interne, on nous confirme que bon nombre des collaborateurs et collaboratrices de la marque n’étaient “pas du tout au courant“. De quoi interroger sur l’avenir de la marque historique allemande.

Quel avenir pour Fun Factory ?

Satsifyer se veut rassurant : en rachetant Fun Factory, le géant de la sextech n’a pas (pour le moment du moins) l’intention d’enterrer son ancien concurrent. L’enjeu est sans doute trop gros, tant le fabricant fait office de madeleine de Proust pour beaucoup d’utilisateurs et utilisatrices. “Rien ne change”, nous confirme une porte-parole de Fun Factory. La marque continuera d’innover sur le marché de la sextech, à l’image du Mea, du Duke et du Vim, lancés plus tôt l’année dernière.

Seule différence notable : Satisfyer profitera désormais d’une licence exclusive sur la technologie des pulsateurs dans le cadre de son rachat. Si la marque a d’ores et déjà confirmé qu’elle avait concédé sous licence sa technologie à d’autres acteurs du secteur, elle promet aussi de “protéger activement (ses) brevets et à les faire respecter contre toute infraction“. Connaissant les récentes actions judiciaires de l’entreprise, on lui fait confiance sur ce point.

Des nouveautés à venir chez Satisfyer

Plus qu’une simple acquisition financière, Satisfyer entend bien capitaliser sur les brevets déposés par Fun Factory. Après la vibration basse fréquence et les ondes de pression sans contact, le géant allemand veut s’emparer de la technologie Stronic/Pulsator, déjà aperçue sur le nouveau modèle Stronic G Forte, que Fun Factory annonçait quelques semaines plus tôt, et qui fera bientôt l’objet d’un test détaillé sur le Journal du Geek.

Le renforcement du groupe EIS vient aussi consolider la force de frappe de Satisfyer, qui ambitionne depuis longtemps de faire de l’ombre à Wow Tech. Pour rappel, Fun Factory était à l’origine de plusieurs innovations majeures sur le marché des technologies sexuelles. C’est à la marque allemande fondée en 1996 que l’on doit notamment les premiers modèles à batterie lithium-ion interchangeable, la charge magnétique et l’utilisation du silicone biocompatible, à une époque où la concurrence misait plutôt sur des polymères enrichis aux phtalates. Reste à voir à quelle sauce le pionnier du vibromasseur sera mangé.

Autre interrogation latente, et cette fois plutôt optimiste : la possibilité pour Satisfyer de délocaliser une partie de sa production en Allemagne. Fun Factory est la seule marque à avoir opté pour une fabrication européenne, et possède en effet ses propres usines outre-Rhin. Contactée par la rédaction, les marques ne nous ont pas encore apporté de réponse claire.

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