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Si votre enfant apparaît sur vos réseaux sociaux, il va falloir penser à le payer

Les enfants de moins de 16 ans bénéficieront bientôt d’une meilleure protection de leurs droits.

Ce 1ᵉʳ juillet 2024, l’État de l’Illinois a pris une mesure forte pour la protection des mineurs issus de “familles” d’influenceurs. Alors qu’elle naviguait jusqu’à présent dans un flou juridique défavorable aux plus jeunes, la loi dispose désormais qu’un enfant de moins de 16 ans apparaissant dans les vidéos de ses parents doit obligatoirement être rémunérés. Une avancée majeure pour les droits des mineurs, qui s’accompagne de plusieurs recours juridiques complémentaires.

Une loi nécessaire

Concrètement, le projet de loi modifie le texte déjà existant relatif au travail des enfants dans l’État. Il est dorénavant question d’y inclure l’activité d’influenceur, et notamment la présence de certains enfants sur les réseaux sociaux de leurs parents ou tuteurs légaux. Les enfants influenceurs, possédant leur propre chaîne YouTube mais dont le contenu est géré par leurs parents, sont également concernés.

Conscient de la manne financière qui existe à présent sur les réseaux sociaux, le sénateur David Koehler Koehler indique dans un communiqué : “De nombreux parents ont saisi cette occasion pour empocher de l’argent tout en obligeant leurs enfants à continuer à travailler dans ces environnements numériques“. Des activités non rémunérées, souvent illégales sur la question des horaires, et pour lesquelles il convient désormais de légiférer.

Sur le papier, la loi dispose que les enfants de moins de 16 ans apparaissant dans plus de 30% des vidéos monétisées de leurs parents ont désormais l’obligation d’être rémunérés. Ces derniers peuvent ainsi réclamer 50% des bénéfices obtenus, au prorata de leur temps d’apparition à l’écran, et sous réserve d’un partage équitable avec d’autres mineurs présents sur la vidéo. Des sommes qui devront être placées sur un compte dédié par l’adulte responsable, et bloquées jusqu’aux 18 ans de l’enfant.

Les vlogs familiaux, nouvelle poule aux œufs d’or des influenceurs

En plus des unboxings et des reacts mettant en scène des enfants toujours plus jeunes sur YouTube, la tendance est aux vlogs familiaux. Les influenceurs et les influenceuses rendus célèbres dans les années 2015 sont pour la plupart devenus parents, et partagent désormais avec leurs communautés, les moindres détails de leurs vies quotidiennes autant que celles de leurs enfants. Il n’est plus rare de voir des bambins apprendre la propreté sous l’œil du smartphone de leurs parents. Certains possèdent leurs propres réseaux sociaux avant même leur naissance, et les vidéos les plus populaires sont susceptibles de rapporter des dizaines de milliers d’euros. Même chose pour les placements de produits, qui ciblent de plus en plus les familles et les enfants pour vanter les mérites de jeux, jouets ou produits de puériculture.

Le problème, c’est que cette pratique baptisée “sharenting” (contraction des mots anglais “share”, partager et “parenting”, parentalité) n’est pas sans conséquence sur le développement de l’enfant. Légiférer sur cette question semble primordial à l’heure où les influenceurs sont érigés au rang de célébrités, empochant parfois des centaines de milliers d’euros sur le dos de leurs enfants. En parallèle de cette obligation de rémunération, la loi votée dans l’Illinois entend aussi donner davantage de recours légaux aux mineurs pour poursuivre leurs parents en cas de non-rémunération.

Et en France ?

Chez nous, une loi dispose déjà que les enfants influenceurs de moins de 16 ans doivent disposer d’un compte bancaire bloqué via la Caisse des dépôts, sur lequel seront versés les fonds qu’ils et elles perçoivent avant leur majorité. Le texte voté en 2020 prévoit aussi un temps de travail maximum, ainsi que la garantie du droit à l’oubli, prévu par la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978. Il n’est en revanche pas question des enfants apparaissant simplement dans les stories de leurs parents.

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