Ferrero lance son Nutella vegan

La pâte à tartiner la plus célèbre du monde se réinvente. Pour fêter ses 60 ans, le Nutella avait déjà eu droit à une glace inédite signée Ferrero. Cette fois, et après une campagne de communication en grandes pompes sur les réseaux sociaux, la marque annonce une bonne nouvelle à destination des végétaliens. Pour la première fois de son histoire, le géant italien va lancer une déclinaison vegan de sa recette culte.

Pas d’ingrédient d’origine animale

Vous ne le saviez peut-être pas, mais le Nutella ne convient pas aux personnes ayant adopté un régime végétalien. Dans la liste des ingrédients qui entrent dans la composition de la pâte à tartiner, on retrouve en effet du lait écrémé en poudre (8,7%), incompatible avec une alimentation vegan, qui exclut de facto tous les produits d’origine animale (lait, œufs et miel compris).

Avec son Nutella Plant Based, Ferrero entend ainsi faire les yeux doux à un nouveau public, jusqu’à présent privé de la célèbre pâte à tartiner pour des raisons éthiques ou médicales. La marque a confirmé le lancement de ce nouveau produit à l’automne 2024 en Italie, avant un déploiement plus général au reste de l’Europe, et notamment en France, sans date précise pour le moment.

La promesse d’un succès en devenir pour l’Hexagone, qui compte parmi les pays les plus consommateurs de Nutella au monde, avec 1 million de pots consommés par jour, pour 4,6 milliards de tartines chaque année en moyenne (84 000 tonnes). À l’échelle mondiale, notre pays représente 26% de la production globale de Nutella. L’arrivée des vegans dans l’équation risque de faire encore un peu plus pencher la balance économique en faveur du géant italien.

Une nouvelle recette, mais pas miracle

On s’en doute, le changement de recette — dont le détail n’a pas encore été officialisé par la marque — devrait concerner le lait écrémé présent dans la composition originale. Ce dernier pourrait ainsi être remplacé par une alternative végétale, à base de coco ou de soja par exemple. Reste que derrière ce changement d’ingrédient et le rebranding du logo, désormais surmonté d’une feuille verte pour insister sur le côté végétal, la marque passe sans doute à côté de l’essentiel.

Car le plus gros problème de Nutella n’est pas la présence de lait dans sa recette originale. Depuis des années, c’est l’huile de palme qui est pointée du doigt. La graisse de palme (13% du produit final) a beau être d’origine végétale, elle soulève de sérieuses questions environnementales et sanitaires. D’abord parce qu’elle est riche en acides gras saturés, et donc potentiellement nocive pour la santé. Ensuite et surtout parce que sa culture à grande échelle est à l’origine de nombreuses conséquences sur l’environnement (augmentation des gaz à effet de serre, glissements de terrains, appauvrissement des sols, pollution, destruction des écosystèmes environnants). Enfin, parce qu’elle est généralement cultivée dans des pays pauvres, et qu’elle participe à l’exploitation de petits producteurs qui travaillent dans des conditions précaires.

Une décision qui fait tache pour la marque, faisant passer son initiative Plant Based pour une énième tentative de green washing de la part d’un géant de l’agroalimentaire.

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