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Microsoft n’a pas de problème à voler du contenu accessible gratuitement en ligne

Mustafa Suleyman, le patron de l’IA de Microsoft a une interprétation très personnelle de la propriété intellectuelle sur le web.

C’est le sujet qui cristallise les débats depuis l’émergence de l’IA générative en ligne. Les algorithmes de ChatGPT, Dream Machine ont beau produire des “créations” de plus en plus convaincantes, ils puisent dans un vivier opaque. Résultat, certains auteurs fustigent l’utilisation abusive de l’IA dans la génération textuelle. Il y a quelques mois, George R.R. Martin appelait à un durcissement des règlementations. Le mouvement avait été suivi par d’autres acteurs et actrices de tous les milieux, allant du doublage vocal à la comédie.

Pour Microsoft, le web est gratuit

Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, le patron de Microsoft AI, Mustafa Suleyman a livré une définition très personnelle de la propriété intellectuelle sur le web. Alors que défenseurs des droits et législateurs s’efforcent de trouver un consensus sur l’épineux sujet du droit d’auteur sur les créations générées par intelligence artificielle, l’homme d’affaires a, au contraire, estimé que ce qui était accessible gratuitement en ligne appartenait à tout le monde.

À la question de savoir si oui ou non, les logiciels d’IA volaient la propriété intellectuelle mondiale, Mustafa Suleyman a répondu : “Je pense qu’en ce qui concerne le contenu déjà présent sur le web ouvert, le contrat social depuis les années 90 est qu’il s’agit d’un usage partagé équitable. N’importe qui peut le copier, recréer des choses avec, le reproduire“.

OpenAI dans le viseur de la justice

Rien de très étonnant à cette position. Microsoft est actuellement la cible de plusieurs poursuites judiciaires au travers d’OpenAI. L’entreprise leader de l’IA mondiale est notamment accusée de voler des contenus pour alimenter son propre algorithme de génération textuelle. En effet, si le géant du web et ses hauts fonctionnaires semblent penser que les contenus accessibles gratuitement en ligne appartiennent à tout le monde, c’est loin d’être le cas.

Chaque œuvre créée, chaque contenu publié en ligne est automatiquement protégé par le droit d’auteur. La situation est valable en France, aux États-Unis, et dans la plupart des pays du monde, sans remise en question. À l’inverse, les créations générées par intelligence artificielle n’appartiennent à personne, et ne peuvent — pour l’instant — faire l’objet d’aucune réclamation de droit.

D’autant plus que l’usage “équitable” et raisonné mentionné par Mustafa Suleyman ne concerne pas celui fait par les sociétés d’IA, qui brassent chaque jour des milliers de contenus protégés, sans que l’on sache dans quelle mesure ces derniers serviront à alimenter leur algorithme.

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