Les chercheurs du Centre pour les Sciences Environnementales de l’Université du Maryland ont lancé une nouvelle application web (à cette adresse) qui permet de visualiser comment le climat local de chaque ville est susceptible de changer avec le réchauffement planétaire. Un aperçu unique et quelque peu effrayant sur l’impact local du changement climatique, souvent méconnu du grand public.
Un outil pour mieux comprendre le réchauffement climatique
Alors que le changement climatique affecte la planète entière, il est essentiel de comprendre comment il influencera les villes individuelles. L’application permet de rechercher parmi 40.581 lieux et 5.323 zones métropolitaines, et de comparer le climat futur prévu pour chaque ville avec celui d’une autre région du globe. Par exemple, en 2080 Paris pourrait ressembler au climat actuel de Montelupone, en Italie, avec des étés plus chauds de 5,8 degrés Celsius.
Le professeur Matthew Fitzpatrick à l’origine de cette application, explique : « Dans 50 ans, les villes de l’hémisphère nord ressembleront davantage à celles situées plus au sud. Tout se déplace vers l’équateur en termes de climat. Et plus on se rapproche de l’équateur, moins il y a de correspondances climatiques pour des régions comme l’Amérique centrale, le sud de la Floride et le nord de l’Afrique. Il n’y a aucun endroit sur Terre qui représente ce que ces régions seront dans le futur. »
Pour réaliser cette application, le chercheur a utilisé la technique de la cartographie analogique du climat, qui fait correspondre les climats futurs attendus avec des lieux spécifiques actuels. Les données récentes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) mettent en évidence les changements de température prévus au cours des trois prochaines décennies, selon différents scénarios d’émissions. Cela permet aux utilisateurs de comparer les conditions climatiques futures de leur ville avec les climats actuels à travers le monde, basés sur la moyenne de cinq prévisions pour chaque scénario.
Un des scénarios reflétant la tendance actuelle prédit une augmentation significative des émissions de gaz à effet de serre, ce qui conduira à une hausse de la température mondiale d’environ 5 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. La planète sera plus chaude qu’elle ne l’a jamais été depuis des millions d’années. L’autre scénario envisage un monde où les pays respectent les objectifs de l’Accord de Paris, réduisant drastiquement les émissions et limitant la hausse de température à environ 1,7 degré Celsius. Ce modèle contraste fortement avec notre trajectoire actuelle, ce qui montre l’impact potentiel des réductions immédiates et substantielles des émissions.
Cet outil interactif met en lumière l’ampleur des transformations à venir et l’urgence d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Comme l’a souligné Matthew Fitzpatrick : « J’espère que cela continuera de nourrir les débats sur le changement climatique. J’espère que cela aidera les gens à mieux comprendre l’ampleur des impacts et pourquoi les scientifiques sont si préoccupés. »
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