Les Jeux olympiques de Paris 2024 approchent et plusieurs équipes féminines japonaises, de volley, d’athlétisme ou de tennis de table, se préparent à porter des tenues dotées d’une technologie innovante. L’équipementier nippon Mizuno a mis au point un nouveau tissu incorporant des matériaux absorbant la lumière dans la gamme des infrarouges. À l’approche d’un événement sportif comme les JO, on peut imaginer que ce textile a été pensé pour améliorer les performances des athlètes. Pourtant, la raison est tout autre : lutter contre le voyeurisme.
Véritable fléau, notamment au Japon, le voyeurisme évolue avec son temps et se tourne vers la prise de vue utilisant les infrarouges. La technologie est loin d’être nouvelle et est utilisée par les services de sécurité dans les aéroports pour vérifier que les passages ne cachent rien sous leurs habits, rappelle Franceinfo. Dans ce cas précis, cette technique permet surtout à des pervers et autres personnes malintentionnés de mettre en évidence les dessous, voire les formes des athlètes et les images circulent ensuite sur la toile et les réseaux sociaux. Ces images devenues suggestives sont ensuite utilisées pour harceler en ligne des sportives, poussant Mizuno à développer ce textile. Kazuya Tajima, membre de l’équipe de développement de l’équipementier, espère que « l’usage par les athlètes de haut niveau de ce tissu sensibilisera la société au fait que le voyeurisme est inacceptable ».
Les prises de vue infrarouges, l’arme des voyeurs pour dévoiler les dessous des athlètes féminines
Ces dernières années, les évolutions technologiques ont permis aux appareils d’être capables de relever l’invisible sans que cela soit forcément volontaire. En 2020, le OnePlus 8 Pro avait défrayé la chronique en intégrant un capteur présenté comme un filtre de couleur capable d’apporter des effets esthétiques. Le problème est qu’il était capable de voir à travers certains plastiques et vêtements, rappelle The Verge. « Les appareils photo sont de plus en plus sophistiqués. L’usage de l’infrarouge pour des photographies révèle les sous-vêtements et les corps sous les maillots et shorts », ajoute Kazuya Tajima.
En 2020, des athlètes se sont plaints auprès du Comité olympique japonais après avoir découvert des photos prises à l’aide d’une caméra infrarouge. Elles les montraient sur les réseaux sociaux avec des légendes sexuelles explicites, rapporte le Japan Times.
Les premiers retours sur le tissu mis au point par les Sumitomo Metal Mining et Kyodo Printing sont positifs. L’équipementier a toutefois dû composer avec les requêtes des athlètes pour offrir une tenue capable de protéger du voyeurisme et agréable à porter. En effet, il devrait faire chaud durant les Jeux olympiques qui se dérouleront de fin juillet à début août à Paris.
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