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Teams : Microsoft épinglé par l’UE pour des pratiques anticoncurrentielles

La Commission européenne estime que Teams aurait bénéficié d’un avantage compétitif illégitime par rapport à ses concurrents à cause de son intégration aux suites Office 365 et Microsoft 365.

Les institutions européennes ont accusé Microsoft d’avoir dérogé aux règles sur la concurrence en intégrant son environnement de travail collaboratif Teams aux abonnements Office 365 et Microsoft 365, qui rassemble notamment les différents logiciels Office (Word, Excel, Powerpoint…).

Selon le Financial Times, ce lundi, la Commission européenne a informé Microsoft de sa lecture de la situation. Elle considère que cet agencement offre un « avantage dans la distribution » au titan du software dans le sens où il force les clients de la suite bureautique la plus utilisée au monde à acquérir Teams en même temps que ces logiciels. Cela aurait pour effet de « restreindre la compétition ».

« Nous sommes inquiets du fait que Microsoft semble donner un avantage indu à son propre produit de communication Teams par rapport à ses compétiteurs, en le liant à ses logiciels de productivité populaires. Si c’était confirmé, la conduite de Microsoft serait illégale en vertu de nos lois sur la concurrence », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission.

Pour le moment, le géant américain n’a pas été condamné à quoi que ce soit. La Commission attend désormais que l’entreprise démontre sa bonne volonté avant d’engager une procédure en bonne et due forme. « Microsoft a désormais l’occasion de répondre à nos préoccupations », a précisé Vestager.

Microsoft, de son côté, cherche à résoudre la situation à l’amiable pour éviter une mise en cause formelle qui pourrait lui coûter jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial annuel. En avril, elle a déjà fait un pas en direction des institutions européennes avec la création d’une nouvelle offre qui, cette fois, ne comprenait pas le logiciel Teams. Mais apparemment, c’était encore insuffisant pour la Commission ; ses membres estiment que Microsoft va devoir en « faire davantage pour restaurer la compétition », selon l’Associated Press.

Là encore, l’entreprise a pris acte de ce nouvel avertissement et semble déterminée à coopérer avec l’institution. « Nous apprécions les clarifications apportées aujourd’hui et allons travailler sur des solutions pour répondre aux attentes de la Commission », a déclaré Brad Smith, le président de Microsoft cité par le Financial Times.

Une bonne nouvelle pour Salesforce et Slack

Cette procédure va sans doute bénéficier à Salesforce, l’entreprise à l’origine de la plainte qui a poussé l’UE à mener l’enquête, et plus spécifiquement à son logiciel phare, Slack. Ce dernier était autrefois le logiciel collaboratif le plus utilisé au monde, mais la tendance a commencé à s’inverser en 2018, juste avant que le nombre d’utilisateurs de Teams n’explose à la faveur de la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, selon les chiffres de Business Of Apps, la part de marché de Teams est plus de 10 fois supérieure à celle de Slack. Salesforce estime que cet écart énorme est intimement lié à ces « pratiques anticoncurrentielles » de Microsoft, et se réjouit de l’intervention de la Commission européenne.

« C’est une victoire pour le choix des consommateurs et une affirmation que les pratiques de Microsoft avec teams ont nui à la compétition. Nous apprécions l’investigation approfondie par la Commission de la plainte de Slack, et lui demandons d’avancer vers une résolution rapide, efficace et légalement contraignante pour restaurer un choix libre et juste tout en promouvant la concurrence, l’interopérabilité et l’innovation dans l’écosystème digital », conclut le Président de Salesforce Sabastian Niles cité par l’Associated Press.

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