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Dream Machine : pourquoi ce nouvel outil boosté à l’IA pose problème

Luma AI voulait révolutionner le monde de l’animation, l’entreprise a finalement surtout brillé par sa capacité à s’emparer des idées des autres.

“La première étape vers la construction d’un moteur d’imagination universel”, c’est ainsi que Luma AI présente sa création baptisée Dream Machine. Comme Dall-E ou Midjourney savent faire éclore des tableaux à partir de requêtes textuelles, ce nouvel outil peut donner vie à l’imagination de ses utilisateurs en quelques clics. Si l’accès à Sora — le logiciel développé par OpenAI —  est encore impossible pour le grand public, Dream Machine espère s’inviter dans les habitudes des internautes.

Le 12 juin dernier, par le biais d’un thread sur X,  Luma AI a voulu faire la démonstration des qualités de son générateur d’images dopé à l’IA. Parmi les nombreux projets développés avec l’assistance de Dream Machine, un a fait particulièrement parler de lui. Baptisé Monster Camp, il évolue autour d’une adorable petite boule de poils envoyée dans un camp pour monstres. Dès les premiers instants, il apparaît très clairement que Dream Machine est allé piocher son inspiration chez les classiques Pixar.

Outre la morphologie et les couleurs utilisées pour dépeindre le héros de ce conte pour enfants — une version réduite de Sully — on aperçoit très clairement un extraterrestre vert doté d’un seul œil. Les spectateurs de Monstres & Cie auront reconnu Bob Razowski, qui n’a que très peu changé sous le crayon de l’intelligence artificielle. Se pose alors la question des ressources qui ont servi à entraîner l’intelligence artificielle. Après un bref passage sur le site de Luma AI, il apparaît très clairement qu’il sait ce qu’est le film de Pixar et il peut même émuler le look des protagonistes. Nous lui avons demandé de nous créer une séquence avec un monstre qui ressemble à Sully en train de faire du vélo, sans préciser la couleur de son pelage ou sa morphologie.

Luma Ai Création De Personnages
© JOURNAL DU GEEK / LUMA AI

Des remparts pour protéger les artistes ?

À la différence de Mickey, Sully et Bob ne sont pas tombés dans le domaine public et Disney pourrait ne pas voir ce genre d’expérimentation d’un très bon œil. Si l’outil est encore balbutiant, il permet à tout un chacun de créer des contenus inspirés directement de certaines licences et estampilles emblématiques du petit et du grand écran. La question des contenus utilisés pour entraîner ces intelligences artificielles se pose alors.

En avril dernier, un membre du Congrès démocrate de Californie, Adam Schiff avait présenté un projet de loi visant à obliger les entreprises qui expérimentent avec des outils IA de divulguer la liste des œuvres protégées par le droit d’auteur utilisées pour alimenter leurs bases de données. Le Generative AI Copyright Act avait obtenu le soutien de plusieurs institutions américaines, dont la SAG-AFTRA (qui représente les acteurs de l’industrie hollywoodienne) ainsi que la DGA (qui représente les réalisateurs). Concrètement, il exigerait que toutes les créations générées par IA s’accompagnent d’une description des matériaux sources. Sans ces mentions, la personne ayant publié l’image ou le texte généré par IA pourrait écoper d’une amende de 5 000 dollars.

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