C’est un projet de longue haleine pour le réalisateur du Parrain et de Dracula. Francis Ford Coppola y travaille depuis 40 ans et espérait réunir ses adorateurs dans les salles obscures, c’était sans compter sur la frilosité des distributeurs. Autofinancé, Megalopolis n’avait jusqu’ici pas de date de sortie aux États-Unis. Cela vient de changer à en croire IndieWire. Le média américain a pu se procurer l’exclusivité de l’annonce d’une distribution sur le sol américain. C’est Lionsgate qui se chargera d’offrir Megalopolis aux cinémas du territoire américain et canadien. La copie profitera de quelques séances IMAX, pour faire honneur à l’immensité du monde imaginé par le cinéaste. Le rendez-vous est pris en septembre 2024, soit quelques mois après sa première cannoise. Ensuite, il sera rendu accessible via des plateformes de streaming par abonnement, toujours sous l’égide de Lionsgate.
Une opération risquée ?
Avec une enveloppe de 120 millions de dollars, Megalopolis n’est pas de ces petits projets cinématographiques. Francis Ford Coppola a d’ailleurs fait de nombreux sacrifices pour faire éclore cette dystopie dont personne ne voulait. Il a vendu une importante partie de son vignoble pour financer le projet, s’est donné plusieurs décennies pour y travailler. Le Festival de Cannes devait ainsi être l’occasion de prouver au monde que Megalopolis en valait la peine, de récompenser l’investissement de Coppola. Tandis que des retours de projection test circulaient depuis quelques semaines, qualifiant le film de trop expérimental, l’avant-première cannoise a fait office de douche froide.
Une “cata” pour Télérama, une “laideur infinie” pour le Parisien et un “péplum rétrofuturiste imbitable et brumeux, avec de vrais morceaux de fascination dedans” pour Libération, Megalopolis n’a pas séduit la presse française. La presse américaine n’est pas plus enthousiaste, 52% sur l’agrégateur Rotten Tomatoes. Lionsgate se prépare un naufrage ? Pas à en croire le Président de Lionsgate Motion Picture Group :
“Francis est une légende. Pour beaucoup d’entre nous, ses dons pour le cinéma ont été une inspiration pour consacrer notre propre carrière au cinéma. C’est un véritable privilège de travailler avec lui et de présenter au public ce film incroyable, audacieux et tout à fait unique. Chez Lionsgate, nous nous efforçons d’être un foyer pour les artistes courageux et audacieux”.
Et en France ?
Avant que les États-Unis ne s’emparent du projet, la France avait déjà fait un pas vers le cinéaste. C’est la société indépendante Le Pacte qui s’offrait en avril dernier Megalopolis. C’est à l’entreprise de Jean Labadie que l’on doit Anatomie d’une chute de Justine Triet. Le film porté par Adam Driver, Giancarlo Esposito et Nathalie Emmanuel n’a en revanche pas encore de date de sortie. Maintenant que le sort du film est connu outre-Atlantique, on peut s’attendre à ce que les choses avancent pour nos vertes contrées. Rendez-vous à la rentrée ?
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En France on à l’habitude de ce genre de film avec notre Cinéma d’auteurs intimiste.^^