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Bruxelles s’attaque aux voitures électriques chinoises et augmente ses frais de douane

L’Europe vient de mettre en place de nouveaux frais de douane pour les voitures électriques. Une mesure qui ne plaît pas à Pékin.

L’Union européenne a annoncé mercredi 12 juin la création d’une nouvelle taxe sur les voitures électriques chinoises. Les droits de douane aux frontières de l’Europe devraient notamment augmenter de 28 %. Du côté de Bruxelles, cette nouvelle taxation doit permettre de rééquilibrer une concurrence devenue déloyale entre les constructeurs chinois et européens à cause de l’ingérence de Pékin.

Le gouvernement de l’Empire du Milieu est en effet accusé d’avoir sciemment aidé des entreprises chinoises, renflouant leurs caisses, pour leur permettre de produire des voitures électriques à perte. Avec un tel modèle économique, où la rentabilité n’est qu’un plus optionnel, les constructeurs chinois devancent largement leurs confrères européens dans la guerre des prix.

L’Europe attaque Pékin, à moitié

Pour Bruxelles, il était nécessaire d’agir le plus rapidement possible. L’Europe se devait de venir en aide à ses constructeurs en les protégeant de concurrents bien trop voraces. Les discussions ont donc commencé il y a plusieurs semaines pour réprimander Pékin et ses actions déloyales.

Mais au sein de la Commission européenne, tous les représentants nationaux n’étaient pas d’accord sur la façon de « punir » le gouvernement chinois. Au cours des derniers jours, l’Allemagne et la Suède ont notamment mis de l’eau dans leur vin. Coïncidence ou non, ce sont les deux pays d’Europe qui ont le plus d’intérêt économique concordant avec la Chine.

Éviter une guerre économique avec la Chine

Berlin et Stockholm craignaient entre autres que des sanctions « trop dures » envers la Chine ne soient pas une finalité, mais au contraire le commencement d’une guerre commerciale avec Pékin. Au vu du déséquilibre abyssal entre les balances commerciales européenne et chinoise, ce combat était perdu d’avance pour Bruxelles.

La hausse des frais de douane est ainsi une solution médiante. Elle permet de rassurer les constructeurs européens, qui souffriront un peu moins de la concurrence chinoise. Dans le même temps, Pékin a critiqué cette mesure, la jugeant « purement protectionniste », assurant qu’il comptait utiliser « tous les moyens légaux » pour faire casser cette décision. Une réponse logique et attendue, qui est un moindre mal pour Bruxelles.

Des droits de douane à la tête du client

Du côté de Pékin, l’arrivée de ce nouveau fonctionnement sur les droits de douane pour les voitures électriques est encore une pilule de plus à avaler. Ce qui dérange aujourd’hui le ministère du Commerce, c’est que les constructeurs sont désormais traités indépendamment les uns des autres.

Jusqu’à présent, les frais de douane étaient de 10 % pour toutes les voitures électriques non européennes. Mais ce fonctionnement simple a fait son temps. Désormais les frais de douane seront négociés au cas par cas avec chaque constructeur. On sait déjà que le chinois BYD s’en est très bien sorti avec des frais de douane de 17,4 %. L’autre firme chinoise Geely devrait-elle payer 20 % de frais de douane ? Enfin, le grand perdant dans cette affaire semble être SAIC avec 38,1 % de frais.

Ces droits devraient entrés en application le 4 juillet prochain, explique Bruxelles dans un communiqué. L’instance européenne rappelle que tous les acteurs ont encore quatre mois pour discuter de ces frais de douane avant leur mise en place définitive. En plus de Pékin, Tesla devrait entrer dans les négociations. Avec une Model 3 produite à Shanghai, l’entreprise d’Elon Musk est plus que concernée par cette nouvelle réglementation.

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