Apple est encore accusé de sexisme. L’affaire n’est pas nouvelle, et elle fait suite à de nombreuses polémiques survenues ces dix dernières années autour de l’entreprise américaine. En 2014 déjà, la firme de Cupertino manquait de diversité dans ses équipes dirigeantes. Quelques années plus tard, en plein scandale autour de la culture d’entreprise toxique et misogyne d’Activision Blizzard, la Pomme subissait de plein fouet le hashtag #AppleToo, alors que des employés dénonçaient à leur tour un environnement de travail sexiste, et des différences de traitement en fonction du sexe, le plus souvent au détriment des femmes.
2 plaintes, 12 000 victimes potentielles
Ce jeudi 13 juin dernier, Apple a de nouveau été accusé de sexisme, cette fois par deux employées : Justina Jong et Amina Salgado. Les deux femmes travaillant pour l’entreprise depuis plus d’une décennie, elles ont annoncé avoir déposé un recours collectif en Californie. En cause, la politique d’Apple, qui aurait sciemment violé les lois californiennes sur le travail, en discriminant injustement les employées des divisions d’ingénierie, de marketing et d’AppleCare, et en les rémunérant systématiquement moins que leurs collègues masculins, y compris à “formation et une expérience similaires“. Dans le dépôt de plainte, on apprend ainsi que certaines disparités salariales pouvaient atteindre les 10 000 dollars mensuels pour un même poste.
Ainsi, le géant technologique aurait passé des années à offrir des salaires plus élevés à ses employés masculins, tout en récompensant les “mêmes comportements” qu’il avait tendance à sanctionner de la part de ses collaboratrices féminines. Malgré l’ouverture de plusieurs enquêtes internes, aucune plainte déposée en amont par Justina Jong et Amina Salgado n’ont jamais abouti. C’est pour tenter d’obtenir justice, et la réparation de ce qu’elles estiment être une violation grave de la part de leur entreprise, que les plaignantes ont finalement déposé un recours collectif devant le tribunal californien.
Apple risque gros
Une victoire des employées d’Apple pourrait faire perdre gros à l’entreprise. Au total, ce sont 12 000 femmes qui pourraient collectivement récupérer des millions de dollars de salaire perdus à cause des écarts salariaux perpétré par la politique sexiste d’Apple. L’entreprise aurait d’ailleurs déjà commencé à faire bouger ses lignes, en embauchant un médiateur tiers, et en augmentant les salaires de certaines employées haut placées. Reste que les plaignantes exigent désormais réparation, avec la prise en compte des années d’arriérés de salaire non perçues.
Une “situation sans issue” à l’amiable avec Apple, estime l’avocate des plaignantes : “Une fois que les femmes sont embauchées dans une échelle salariale inférieure chez Apple, les augmentations de salaire ultérieures ou les primes suivent en conséquence, ce qui signifie qu’elles ne corrigent pas l’écart salarial entre les sexes“.
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