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Proxima, nouvelle concurrence française aux TGV de la SNCF

Après Renfe et Trenitalia, la SNCF va devoir faire face à une nouvelle concurrence sur les lignes à grande vitesse : Proxima est sorti du bois avec de grosses ambitions pour cette toute jeune entreprise française.

Proxima, encore connu sous ce nom de code, s’apprête à devenir le premier opérateur privé français de trains à grande vitesse, concurrent hexagonal du TGV. Imaginé par Rachel Picard, ancienne dirigeante de la SNCF, ce projet de longue haleine devient un peu plus réalité avec l’achat de 12 TGV Alstom à deux niveaux. Ces trains, de la même plate-forme que les TGV M commandés par la SNCF, desserviront quatre grandes destinations de l’Ouest au départ de Paris Montparnasse : Bordeaux, Rennes, Angers et Nantes.

12 rames pour commencer

Rachel Picard ne cache pas sa prudence quant aux délais. « La livraison des premières rames de tests est fixée début 2027, et le lancement commercial est prévu quelques mois après », explique-t-elle aux Échos. Ce nouveau venu dans le rail franco-français apportera dix millions de places supplémentaires par an, sans subventions de l’État ni des régions. « Notre ambition est de proposer 10 millions de places supplémentaires pour relier Rennes, Bordeaux, Nantes et Angers à Paris. C’est une réponse à l’impératif écologique et aux nouveaux modes de vie des Français », indique la dirigeante.

Pour crédibiliser le dossier Proxima, il a fallu plancher d’abord sur le financement. La société de capital-investissement Antin Infrastructure Partners financera environ un milliard d’euros pour l’achat des TGV et les frais de lancement, devenant ainsi l’unique actionnaire de Proxima. Ensuite, pour ce qui concerne les commandes des rames, les discussions avec Alstom sont quasiment finalisées, et elles devraient aboutir à cette commande ferme de 12 rames à deux niveaux.

Enfin, la maintenance sera assurée par Alstom à Marcheprime, près de Bordeaux, grâce à un accord avec Lisea, le concessionnaire de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. Rachel Picard souligne que l’objectif n’est pas de concurrencer directement les TGV Inouï et Ouigo de la SNCF, mais plutôt de proposer une alternative à la voiture. « L’arrivée d’un nouvel entrant redynamise le marché, elle crée une boucle vertueuse. »

Si Proxima vise l’ouest de la France pour commencer, c’est que les villes y sont attractives et dynamiques et qu’elles présentent un fort potentiel de demande. L’entreprise espère faire rouler commercialement ses trains dans trois ans, même si des experts envisagent un départ réel plutôt en 2028. La question des conducteurs, de plus en plus rares avec l’essor de Renfe et Trenitalia en France, demeure une difficulté. Pas de quoi entamer l’optimisme de Rachel Picard : « Proxima est lancée officiellement aujourd’hui et c’est le début d’une longue et intense aventure. Vivement 2027, et le premier tour de roue de nos trains ! »

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