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Starship : SpaceX obtient le feu vert, le quatrième vol critique est imminent

Lors de cet essai sous haute tension, le véhicule devra prouver sa capacité à rentrer sur Terre en un seul morceau pour que SpaceX puisse enfin se focaliser sur la récupération… et rassurer ses clients et partenaires.

Le Starship est officiellement prêt à reprendre du service. Ce mardi, SpaceX a obtenu la traditionnelle autorisation de vol de la FAA, le gendarme américain de l’aéronautique qui régule le trafic aérien. Tous les voyants sont donc au vert pour procéder au quatrième lancement de la gigantesque fusée depuis la Starbase, dans le sud du Texas. Si la météo le permet, le véhicule partira demain, le 6 juin, à 14 h heure française.

Jusqu’à présent, SpaceX a procédé à quatre lancements de ce genre, avec des résultats assez hétérogènes. Si le premier prototype s’est autodétruit en moins de trois minutes à cause d’un problème technique survenu lors de la séparation, les résultats n’ont fait que s’améliorer depuis. Le deuxième Starship et son booster ont réussi à se désolidariser, mais ont également explosé en vol suite à des problèmes techniques, respectivement au niveau des moteurs et du système de télémétrie.

Avec son troisième tir, SpaceX a passé un véritable cap ; les deux étages ont encore une fois été perdus, mais cette fois, ils sont presque arrivés à destination. Le Starship n’a pas survécu à la toute dernière étape de son vol suborbital, à savoir la rentrée atmosphérique, à cause d’un problème de valve qui a empêché le véhicule de se stabiliser pendant cette phase critique.

Pour rappel, c’est justement cette phase critique qui a posé problème lors du troisième vol. à cause d’une perte de contrôle qui a empêché le Starship de rester dans la position optimale pour encaisser ces températures infernales, l’engin n’a pas survécu à la rentrée dans l’atmosphère. Le booster, de son côté, a souffert d’un problème de propulsion qui l’a également empêché de se poser en douceur dans l’océan.

Starship Reentry Plasma
© SpaceX

Mais dans les deux cas, les ingénieurs ont identifié les sources de ces dysfonctionnements (des valves colmatées pour le Starship, et un système de filtration du carburant bouché sur le Super Heavy). Ils ont donc pu procéder aux ajustements nécessaires.

Une démonstration cruciale

Désormais, tout l’enjeu sera de prouver que le couple est aussi capable de redescendre vers la surface de la Terre en un seul morceau. « Le quatrième vol de test va détourner notre attention de l’orbite vers la démonstration de la capacité à retourner et à réutiliser le Starship et le booster Super Heavy », mentionnait le manifeste de la mission. « Les objectifs principaux seront d’exécuter une mise à feu de décélération et un amerrissage en douceur dans le golfe du Mexique avec le Super Heavy, et de réussir une rentrée atmosphérique contrôlée avec le Starship. »

Ce sont des objectifs particulièrement importants pour le futur de SpaceX. Pour rappel, le Starship a vocation à être entièrement réutilisable, et donc plus intéressant aux niveaux logistiques et économiques que ses concurrents. Or, même si la firme est déjà rompue à l’exercice avec ses formidables Falcon 9, recycler un mastodonte aussi sophistiqué est une autre paire de manches. Il faudra de nombreux essais supplémentaires pour maîtriser tout le processus, et il sera impossible d’avancer à ce niveau avant d’avoir réussi à ramener le Starship et son booster sains et saufs.

Autant dire que SpaceX sera attendu au tournant avec ce 4e vol d’essai. En cas de succès, SpaceX aura franchi un cap significatif et pourra véritablement commencer à se pencher sur la remise en service du véhicule. Mais en cas d’échec, c’est toute la feuille de route qui sera à nouveau retardée.

Des retards qui s’accumulent

Ces retards sont monnaie courante dans l’aérospatiale. Mais SpaceX est un cas à part, car elle doit aussi jongler avec les ambitions et les engagements déjà pris par son grand manitou Elon Musk. Une situation inconfortable, sachant que l’intéressé est connu pour ses pronostics assez présomptueux… et en attendant, ces délais commencent déjà à avoir des conséquences très concrètes.

L’exemple le plus important est certainement celui de la NASA. L’agence compte énormément sur le Starship dans le cadre de son programme de conquête lunaire Artemis, et commence à s’impatienter.

On peut aussi citer dearMoon. Pour rappel, il s’agit d’une mission de tourisme spatial privée annoncée en 2018 où le Starship devait embarquer le milliardaire japonais Yusaku Maezawa et dix autres touristes prestigieux, comme le DJ Steve Aoki, pour un voyage autour de la Lune. Mais cette grande première, qui devait avoir lieu en 2023, vient d’être annulée. Ce week-end, le milliardaire a choisi de renoncer à son expédition à cause des délais jugés trop importants. « J’ai signé le contrat en 2018 en partant du principe que dearMoon partirait fin 2023 […] Or, à ce jour, nous ne savons toujours pas quand le Starship pourra décoller », a-t-il regretté.

Vous l’aurez compris, L’ambiance risque donc d’être tendue dans les locaux de la Starbase, et pour le public, le suspense sera à son comble. Rendez-vous demain à 14 h pour savoir si les ingénieurs pourront souffler un peu, ou s’ils vont devoir mettre les bouchées doubles pour résoudre de nouveaux problèmes.

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