Après la fast fashion, Shein se lance dans l’économie circulaire. Contre toute attente, l’entreprise chinoise a annoncé son projet de lancer une plateforme de revente dédiée aux vêtements d’occasion. La France sera le premier pays d’Europe à proposer ce service, a confirmé le président exécutif du groupe, Donald Tang à nos confrères des Échos. En pleine polémique autour de l’empreinte écologique de la fest fashion, l’initiative tombe bien.
Un site de revente… uniquement pour les produits Shein
Le géant de l’habillement en ligne l’a précisé dimanche au moment de l’officialisation de sa nouvelle plateforme : Shein Exchange sera uniquement réservée aux clients de l’enseigne. “La transaction est très simple, car votre historique d’achat étant enregistré, il suffit d’un clic pour revendre un produit“, estime Donald Tang. De quoi favoriser “une économie circulaire“, sans quitter l’écosystème de l’application chinoise.
En réalité, le nouveau modèle économique pensé par Shein est déjà rentable. Si la France est le premier pays d’Europe à tester le dispositif, les États-Unis ont déjà leur site de revente similaire, qui compte près de quatre millions d’utilisateurs. De quoi promettre un succès équivalent dans l’Hexagone, et apaiser les tensions entre la plateforme et les autorités.
Fast fashion, même de seconde main
Connue pour le renouvellement rapide de ses collections, ses prix attractifs et sa qualité pas toujours au rendez-vous, Shein est dans le viseur de la justice française depuis des mois. L’entreprise reine de la fast fashion fait actuellement face à une tentative de légifération de la part de l’Assemblée nationale, qui a adopté en mars une proposition de loi pour limiter l’impact sur l’environnement d’une production qu’elle juge excessive, tout en essayant d’alerter sur la présence de produits chimiques toxiques dans ses vêtements, ainsi que sur les conditions de travail dans ses usines. Le Sénat doit encore se prononcer sur ce texte.
Pour Shein, l’objectif est double : se racheter une image auprès du public français, et miser sur une production “de plus en plus” locale à l’échelle européenne. “Nous faisons déjà appel à des fabricants en Turquie et nous allons augmenter la part de cette production pour servir le marché européen et réduire l’usage du fret aérien“. L’objectif n’est pas tant de redorer son blason que d’éviter les sanctions financières, à grand coup de malus environnemental.
Reste que l’idée de Shein ne fait pas l’unanimité. Même reconditionnée, la fast fashion reste un gouffre écologique, dont les vêtements accusent des durées de vie raccourcies.
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