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La Chine pose une deuxième sonde sur la face cachée de la Lune

La sonde Chang’e-6 a pour mission de rapporter les tous premiers échantillons de cette région quasiment inexplorée de notre satellite, qui est en train de devenir une vraie spécialité chinoise.

Ce dimanche, la sonde chinoise Chang’e 6 s’est posée avec succès sur la face cachée de la Lune. Elle va désormais commencer sa collecte afin de ramener les tout premiers échantillons de cette région quasiment inexplorée de notre satellite.

Pour rappel, la Lune est gravitationnellement verrouillée par la Terre. Cela signifie que sa rotation autour de notre planète est synchrone ; c’est toujours la même moitié de la Lune qui nous fait face en permanence. Jusqu’à présent, toutes les missions lunaires, à une exception près, se sont posées sur la face visible, car c’est une destination beaucoup plus facile à atteindre.

Une zone très difficile d’accès

Pour des raisons évidentes, il est impossible de communiquer directement avec un engin situé de l’autre côté du corps céleste. Pour y parvenir, il faut déployer des satellites relais pour permettre au signal de contourner la Lune. Mais même avec un compagnon de ce genre, se poser sur la face cachée de la Lune n’est pas chose aisée. La densité des cratères y est nettement plus importante, et des différences d’élévation importantes viennent encore compliquer l’équation.

Éviter ces pièges géologiques implique donc de concevoir un système de navigation et d’atterrissage à la fois très précis et polyvalent, mais surtout presque entièrement automatique. En effet, il serait trop risqué de contrôler l’engin en temps réel, car la précision de ces manœuvres très délicates serait compromise par le délai de communication entre les deux corps célestes (environ 1,3 seconde). Et c’est tout sauf un jeu d’enfant, surtout aux hautes latitudes où tous ces reliefs produisent des ombres très allongées qui ont tendance à perturber les instruments.

Pour toutes ces raisons, la plupart des agences spatiales ont traditionnellement boudé la face cachée de la Lune. La Chine est la seule nation à avoir relevé ce grand défi, et a atteint cet objectif pour la première fois en 2019 avec la sonde Chang’ e-4 — un succès historique que la Chine avait la ferme intention de répéter.

Une collecte d’échantillons inédits

C’est désormais chose faite grâce à Chang’e-6, qui devient le deuxième engin de l’histoire à accomplir cet exploit technique. Avec l’aide du satellite relais Queiqiao-2 et d’un laser capable de scanner la surface en 3D pour éviter les obstacles, elle a s’est posée en douceur à la surface de notre Lune dans la nuit de dimanche à lundi.

Plus spécifiquement, elle s’est posée dans le bassin d’Aitken, une zone iconique du pôle sud lunaire qui abrite notamment un vaste cratère unique en son genre. En effet, il est suspecté d’être l’un des plus anciens de toute la surface lunaire. Autant dire que les chercheurs sont extrêmement curieux d’en savoir plus sur ses spécificités géologiques.

Et cela tombe bien, car l’engin ne va pas revenir les mains vides. Le CNSA, l’agence spatiale chinoise, lui a concocté un planning qui va lui permettre de rapporter quelques trésors scientifiques. Sur les deux prochains jours, Chang’ e-6 va prélever environ 2 kilogrammes de matériel lunaire grâce à un bras robotique accompagné d’une foreuse spécialisée. Cet amas de roche et de poussière sera extrêmement précieux, car il s’agira des tout premiers échantillons originaires de la face cachée de la Lune. Cela permettra donc aux chercheurs de réaliser les premières comparaisons entre les deux hémisphères, et ces travaux feront sans doute émerger de nouvelles informations fascinantes sur l’histoire géologique de la Lune et la formation du système solaire.

Retour au bercail à la fin du mois

Une fois sa moisson terminée, Chang’e-6 repartira ensuite vers l’orbite de la Lune avec sa précieuse cargaison pour y rejoindre un autre véhicule qui aura pour mission de l’aider à rentrer sur Terre. Si tout se déroule comme prévu, cet inestimable butin devrait atterrir en Mongolie-Intérieure le 25 juin prochain. Nous vous donnons donc rendez-vous à la fin du mois pour assister à l’apothéose de cette mission historique, en espérant que l’engin ne rencontre pas de pépin en cours de route.

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