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La plupart des gens se fiche royalement de ChatGPT, selon une étude

L’IA générative est devenue la nouvelle coqueluche de la Big Tech en l’espace de quelques mois, mais le public est encore loin d’être convaincu.

Aujourd’hui, tout le monde de la tech n’a plus que deux mots à la bouche : intelligence artificielle. Il ne se passe plus une semaine sans que les leaders du secteur n’annoncent de nouvelles fonctionnalités basées sur cette technologie, et en particulier sur l’IA générative. Mais pour l’instant, le public n’y semble pas particulièrement réceptif.

C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée par l’Université d’Oxford et l’Institut Reuters auprès de 12 000 personnes dans six pays différents (France, Royaume-Uni, Danemark, Argentine, Japon, et États-Unis). Grâce à la plateforme YouGov, les auteurs leur ont posé diverses questions sur leur rapport aux outils comme ChatGPT, l’agent conversationnel d’OpenAI.

ChatGPT n’est pas aussi populaire qu’on pourrait le penser

Premier constat assez étonnant : seulement la moitié de ces 12 000 personnes avaient déjà entendu parler de ChatGPT avant ce sondage (de 41 % en Argentine à 61 % au Danemark). Ses concurrents, comme Gemini de Google ou Copilot de Microsoft, étaient encore très loin derrière ; moins de 20 % des sondés savaient à quoi ces termes faisaient référence.

Forcément, les statistiques d’utilisation reflètent également cette tendance. En France, par exemple, il n’y a que 2 % des sondés qui utilisent ChatGPT quotidiennement. 7 % disent l’utiliser au moins une fois par semaine, et 13 % y ont eu recours « une ou deux fois ». 27 %, en revanche, ne l’utilisent « jamais », et 45 % n’en ont jamais entendu parler.

Au-delà de ces moyennes, on constate toutefois des différences significatives en fonction du genre, du background socio-économique, et surtout de l’âge. Sans surprise, ce sont les plus jeunes qui sont les plus susceptibles de l’utiliser régulièrement. Sur l’ensemble des six pays, 16 % des gens âgés de 55 ans ou plus affirment avoir déjà utilisé ChatGPT au moins une fois, contre 56 % chez les 18-24 ans. Mais même dans cette classe d’âge, l’utilisation quotidienne est loin d’être la norme ; plus de la moitié des jeunes disent l’utiliser une fois par mois ou moins.

Le public reste méfiant…

Une autre statistique intéressante concerne la perception de l’impact de ces outils. Si plus de 70 % des sondés estiment que ChatGPT et consorts vont peser de tout leur poids sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche comme Google, moins de la moitié d’entre eux pense qu’ils auront un impact significatif sur la vie des « gens ordinaires ».

En outre, le public n’a pas confiance dans l’usage qui sera fait de ces outils. En France, un peu moins de la moitié de sondés fait quand même plutôt confiance au secteur médical (47 %) et aux scientifiques (44 %) pour les utiliser de façon responsable. Pas surprenant, sachant que le machine learning a déjà contribué à de beaux progrès dans des disciplines comme le diagnostic ou la biologie structurale.

En revanche, seule 1 personne sur 5 pense que les banques, les médias ou le gouvernement vont s’en servir à bon escient. Le constat est encore plus sévère pour les politiciens et les partis politiques, avec un maigre 13 % de confiance.

Le constat est clair : pour l’instant, le citoyen lambda ne s’intéresse pas vraiment à l’IA générative et ne semble pas avoir l’intention d’intégrer ces outils à son quotidien. Et surtout, il semble assez méfiant par rapport à l’usage qui en est fait. Pour couronner le tout, 42 % des Français considèrent que l’IA générative va faire empirer la société, contre seulement 18 % qui pensent qu’elle va l’améliorer !

...mais la Big Tech y croit dur comme fer

Ce scepticisme ambiant est parfaitement compréhensible, dans un contexte où de nombreux modèles ont été pris la main dans le sac en train de débiter de véritables âneries. Par exemple, Google a récemment déployé une fonctionnalité basée sur un modèle IA chargé de résumer les résultats proposés par son moteur de recherche. Elle a été promptement retirée quand des internautes ont observé que le système proposait parfois de manger un caillou par jour ou d’utiliser de la colle pour épaissir la sauce d’une pizza (voir cet article de The Conversation).

Et pourtant, les géants de la tech sont toujours aussi obnubilés par l’IA. Microsoft, par exemple, a investi des milliards de dollars pour entrer au capital d'OpenAI. Et depuis, la firme de Satya Nadella ne cesse de nous faire miroiter un futur où Windows sera truffé de fonctionnalités basées sur le machine learning, notamment à travers la nouvelle norme Copilot+. Il sera intéressant de voir si ce forcing incessant finira par payer, car le géant du software a misé très gros sur cette « révolution des PC IA ».

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9 commentaires
  1. De mon point de vue, l’IA va engendrer une génération de fainéants. Quand à Copilot+ j’espère qu’on pourra le désinstaller ou à défaut, le désactiver…

    1. Est ce que vous vous êtes déjà servi d’une ia ?

      Personnellement oui, et fainéant n’est pas le mots approprié, il en faut du temps pour maîtriser l’outil pour a la fin gagner du temps. On peux pas parler de fainéantise

  2. Le citoyen lambda n’est pas assez créatif, pas assez intelligent ou pas assez des deux pour avoir besoin de l’IA générative. Les résultats de cette étude n’ont rien de surprenant. Je ne dis pas cela pour dénigrer les personnes. C’est simplement naturel pour la plupart des gens de ne pas vouloir accéder à une nouveauté si elle implique de réfléchir plus.

    L’IA est à un stade de développement où il faut utiliser ses méninges pour l’utiliser de façon optimale…

    Contrairement au commentateur précédent, je ne suis pas inquiet de l’émergence d’une génération de fainéants. Plutôt d’une génération de gens malheureux. Mais ce n’est pas à cause des IA, plutôt à cause de nos écrans omniprésents.

    1. L’IA n’est pas utile pour tout le monde, en tout cas pour le moment. C’est surtout ça le sujet
      ChatGPT peut servir à des développeurs (même si il existe d’autres alternatives plus intéressantes), mais pour une autre personne, c’est comme faire une recherche google, ça n’a aucun intérêt
      Il ne s’agit pas d’être plus intelligent, c’est une question d’utilité. Certains type d’IA pourraient être très intéressants pour une personne lambda si cette IA apporte une solution à un problème que tout le monde rencontre et ne sait pas traiter.
      Par exemple, si une IA sur ton téléphone est capable d’analyser un numéro qui t’appelles pour t’avertir d’une arnaque, ça peut aider, alors qu’encore une fois, celle qui te génère des images ou te donne un résultat de recherche c’est vraiment le niveau zéro de l’utilité pour Monsieur tout le monde

      Et c’est pas grave si on arrive jamais au stade où ce sera utilisé globalement, il vaut mieux que ce soit utilisé pour les bonnes choses, si on arrive à trouver des solutions de santé grâce à l’IA, pour moi ce sera largement plus intéressant que d’avoir une IA dans un robot qui fait ton ménage (oui je prend un exemple pété mais c’est parce que dans l’imaginaire, beaucoup pensent que l’objectif de l’IA c’est vraiment de remplacer tout le monde par des robots)

      Et sinon plutôt d’accord avec toi, les écrans, les réseaux sociaux, l’avis public des autres sur internet à ton sujet, c’est ça qui rend malheureux, il y a trop de dérives sur ces réseaux qui impactent sur ton bonheur, et ce même quand on est juste observateur

  3. Tout a fait d’accord les gens autour de moi n’ont n’en soit pas entendus parlé (même après tout le battage médiatique), soit ils n’en n’ont pas l’utilité ou la curiosité d’essayer ces outils . J’utilise très régulièrement chat gpt, perplexity, copilot etc dans mon cas c’est vraiment rentré dans mes moeurs . Le problème c’est que les plus largués vont se faire manipuler comme jamais .

  4. J’ai utilisé l’ia une dizaine de fois. C’est un truc inutile dans la vie d’aujourd’hui. J’ai pas besoin d’un débile léger dans ma vie. Tout au plus elle peut poser les structure d’un projet pour un type intelligent mais mal organisé comme moi et faire des rappels aux moments clefs. Le reste laisse tomber. Elle peut sûrement aider des robots dans une usine. Augmenter la productivité dans une entreprise mais le reste bof.

  5. Les jeunes utilisent plus d’IA génératives principalement car ils sont souvent encore étudiants et doivent encore rendre des dissertations, des exposés, des présentations, des analyses d’oeuvres, etc. L’IA générative n’a quasiment pas d’utilité pour un professionnel qui produit autre chose que du texte. Donc, chez les pros, en dehors des bullshiteurs professionnels, des journalistes, de blogueurs, de marketteurs et ce genre de boulot, ça n’a aucun intérêt. Je suis ingénieur, il n’y a aucune IA a l’heure actuelle qui peut faire mon travail, peut être que dans quelques années ça existera mais pour l’instant, les IA génératives de texte ne produisent que du baratin verbieux assez basique. Y’a pas d’analyse, pas d profondeur. Ça peut satisfaire des littéraires mais dès qu’on entre dans du technique, du pointu, ça vole pas très haut. Bref, il faudra attendre encore 3 à 5 ans encore.

    1. Je bosse dans le crédit financement
      Nous commençons à l’utiliser massivement pour les études le design des solutions et le développement
      La productivité et l’idéation sont boostées à fond
      Gain de temps énorme
      Ne pas se former expérimenter et utiliser est une erreur majeure
      Employabilité à fort risque

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