Ce 24 mai, la plateforme de streaming Paramount+ diffusait South Park : La fin de l’obésité. Après la Street Cred de Butters et le multivers inclusif rêvé par Cartman, ce nouvel épisode spécial de 50 minutes poursuit la lignée des moyens-métrages inaugurés par la franchise pendant le Covid-19. Cette fois, c’est l’obésité qui est à l’honneur. Cartman a peut-être trouvé une solution miracle pour perdre du poids, mais il se heurte vite à la complexité du système de santé américain. L’occasion pour les auteurs Trey Parker et Matt Stone de livrer une critique acerbe de leurs contemporains.
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Ozempic et système de santé foireux
Comme c’est devenu la norme sur la franchise, ce nouvel épisode de South Park ne s’encombre pas du politiquement correct. Il s’agit d’ailleurs de la critique la plus virulente qu’on ait vue depuis un moment sur la série. Si les motivations de Cartman pour perdre du poids sont plus que discutables, l’incapacité du jeune garçon à accéder aux médicaments dont il a besoin s’ancre dans une réalité très concrète : le système de santé américain est un gouffre administratif ou l’argent règne en maître, et seuls les plus riches sont en mesure de s’offrir certains médicaments, quitte à priver les plus pauvres du traitement dont ils ont besoin.
L’épisode s’articule autour d’un scandale méconnu en Europe, celui de l’Ozempic. Un médicament normalement réservé aux patients diabétiques, mais dont les effets secondaires ont rapidement intéressé les personnes désireuses de perdre rapidement du poids. En ralentissant la vitesse de vidange de l’estomac, et en accélérant le sentiment de satiété, l’Ozempic et ses dérivés sont devenus viraux sur les réseaux sociaux, entraînant non seulement de sérieux effets secondaires pour les personnes en bonne santé qui en abusaient, mais aussi d’importantes ruptures de stock dans les pharmacies, rendant son accès impossible à certains malades.
Body-positivisme et Lizo
Face à un système de santé défaillant, les pauvres n’ont plus qu’une seule option : miser sur le body-positivisme et écouter Lizo, la chanteuse connue pour son discours de tolérance et d’acceptation de soi. Sans surprise, l’épisode ne tombe pas dans les bons sentiments, et frappe là où l’hypocrisie règne en maître. Les mères de la ville ravagées à l’Ozempic qui poussent Randy à consommer des substances amaigrissantes en braquant des pharmacies en crop-tops sont une satire pessimiste, mais brillante. On n’en attendait pas moins de la part de Trey Parker et Matt Stone.
Plus satirique que drôle
C’est un constat qui commence à devenir récurrent chez South Park : les épisodes spéciaux de la série, s’ils sont loin d’être ratés, ont tendance à s’enliser d’un côté ou de l’autre du spectre. Soit ils sont trop portés sur l’humour, quitte à délaisser la satire qui fait tout le sel du programme, soit comme c’est le cas pour La fin de l’obésité, ils concentrent leurs efforts sur la critique sociale, et perdent en pertinence côté humour. Si vous avez un abonnement à Paramount+, l’épisode vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour apercevoir Cartman version mince insulter tous ses camarades de classe.
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Drôle de constat, puisque c’est drôle parce que c’est critique.
A croire qu’il faut faire une distinction pour ne pas vexer ceux qui ne comprendraient pas pourquoi c’est drôle.
Je seconde Damien, on dirait le constat que l’acteur Isaac Hayes (Chef dans SP) a rendu suit à l’épisode sur la scientologie qui a provoqué son départ ; c’est drôle tant que le sujet ne me touche pas directement.