Quelques jours avant son avant-première à Cannes, Megalopolis s’offre un teaser. Cela fait maintenant quarante ans que le cinéaste tente de faire éclore cette épopée à mi-chemin entre le péplum et la science-fiction, Coppola a entamé le processus d’écriture en 1983. Devant sa caméra, il s’agira de raconter l’histoire d’une grande ville américaine qui se remet d’un cataclysme. Sa reconstruction est confiée à César, un visionnaire qui veut utiliser des matériaux renouvelables. L’idée de l’architecte suscite la colère du Maire, qui est aussi le père de son amante. Les premières images confirment l’ampleur de cette fresque qui conjugue l’esthétique et les décors d’un film consacré à l’Antiquité, avec des élans plus sombres et modernes. Onirique, décadente et ambitieuse, cette fable promet de faire parler d’elle à sa sortie.
Coppola s’est d’ailleurs assuré d’avoir une distribution capable de faire se déplacer les spectateurs, Giancarlo Esposito et Adam Driver tiennent les rôles principaux. Ils feront face à Nathalie Emmanuel (Game of Thrones), Forest Whitaker, Jon Voight, Aubrey Plaza, Jason Schwartzman, Dustin Hoffman et Laurence Fishburne pour ne citer qu’eux. La liste est longue. Reste que même un tel casting ne semble pas rassurer l’industrie qui voit poindre un échec commercial avec son budget de 120 millions de dollars.
Toujours pas de distributeur aux États-Unis
Si Francis Ford Coppola a préféré compter sur ses propres deniers pour réaliser un rêve vieux de plusieurs dizaines d’années — et bénéficier d’une liberté totale — le réalisateur ne peut pas se passer d’un distributeur pour assurer la promotion et la diffusion de Megalopolis. Depuis plusieurs mois, il est donc en quête d’un studio capable de mettre son imaginaire sous le feu des projecteurs. En France, sa sortie est déjà assurée puisque c’est Le Pacte qui se chargera de l’inviter dans les salles obscures. Outre-Atlantique, c’est néanmoins plus compliqué.
Fin mars, Coppola a organisé une projection test en compagnie de plusieurs acheteurs potentiels, dont Universal, Netflix et Sony. Selon certaines sources, interrogées par The Hollywood Reporter, ce n’est pas gagné. Un distributeur américain, qui préfère garder l’anonymat, explique : “Il n’y a tout simplement aucun moyen de positionner ce film”. Un autre explique que si “tout le monde soutient” le réalisateur, le “côté commercial des choses” ne peut être oublié. Plusieurs semaines après cette réunion au sommet, Megalopolis n’est toujours pas affilié à un studio. Son imminente avant-première à Cannes devrait néanmoins être une occasion pour Coppola de prouver que sa copie a toute sa place dans les salles obscures du monde entier. La séance aura lieu le 17 mai prochain sur la Croisette. Les plus impatients pourront glaner quelques premiers avis à l’issue de cette projection.
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Est-ce que Coppola est Kubrick ? Cette histoire de distribution va reposer sur le succès critique des avants premières et des festivals. À son âge, s’il est content de son œuvre, son retour sur investissement doit lui sembler moins important qu’un succès d’estime et de laisser une trace avec sa vision de ce film.