Un an après le début de la grève des scénaristes à Hollywood, la grogne monte chez les artistes français. L’Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes) a publié ce dimanche une tribune pour dénoncer les pratiques des plateformes de streaming. Signée par près de 7000 personnalités de l’Hexagone, cette lettre ouverte invite les entreprises à se conformer à une loi adoptée en 2021 en France. C’est la rémunération liée aux audiences qui est au cœur du débat.
L’arrivée de streaming dans le panorama audiovisuel a fait naître un vide juridique dont les gouvernements ont dû s’emparer. Les plateformes telles que Netflix, Disney+ ou Prime Video ont bouleversé les usages dans l’industrie culturelle et particulièrement en termes de rémunération. Le flou entourant les modes de diffusion et les audiences était à l’origine de la colère des auteurs et comédiens américains concernant les droits résiduels, ces sommes allouées aux artistes en cas de rediffusion des œuvres qu’ils incarnent ou font naître. C’est aussi cette répartition financière du succès qui est au cœur des revendications des signataires de la tribune publiée par Le Parisien.
“Juridiquement, les plateformes sont totalement hors des clous”
Dans l’Hexagone, le même problème se pose alors qu’une directive européenne est née en 2019 pour favoriser une meilleure rémunération des artistes. Elle a été appliquée au droit français en 2021 et prévoit que des accords soient négociés avec les géants de l’industrie. En 2024 pourtant, la rémunération d’un musicien ou d’un acteur n’est — dans la majorité des cas — toujours par proportionnelle au succès de la série ou du film proposé en streaming.
Dans le cas de Lupin par exemple, Omar Sy a pu bénéficier d’une prime d’intéressement tandis que ses collaborateurs ont dû se contenter d’une enveloppe forfaitaire attribuée avant même la diffusion. La présidente de la société civile qui gère les droits des musiciens et comédiens en France précise que les montants sont assez faibles, souvent compris entre 1000 et 1500 euros. Dans sa tribune, l’organisme exhorte donc Disney+, Prime Video, Netflix et consorts, à ouvrir le dialogue avec les syndicats. Selon Anne Bouvier, interrogées par Le Point, ces firmes font néanmoins “la sourde oreille alors qu’elles sont hors la loi”.
Vers une grève ?
Ce mardi 14 mai marque le début des hostilités pour le Festival de Cannes, un moment opportun pour les acteurs signataires. Ils pourraient y voir une occasion de faire entendre leurs voix. Ce lundi 13 mai, plusieurs représentants de l’Adami ont été reçus par le ministère de la Culture et ont demandé à la ministre Rachida Dati de faire pression sur les entreprises concernées. Dans sa tribune, l’organisme cite également des initiatives européennes pour faire bouger les choses, à l’image de celle orchestrée par le collectif italien 7607. 3000 acteurs italiens ont demandé le reversement de 0,4% des recettes, mais n’ont obtenu que 0,3%. Ils se sont donc tournés vers le tribunal de Rome pour dénoncer ces “rémunérations dérisoires”. L’idée d’une grève, similaire à celles qui ont eu cours outre-Atlantique, commence à germer.
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Une grève en France, au my god ne plus voir les productions françaises j’ai peur qu’ils se rende compte qu’ils n’ont probablement pas le même poids que les éboueurs Parisiens ou la RATP/SNCF…
Bonne chance.
Qu’ils défendent leurs droits, ça nous fera des vacances et on pourra voir de meilleurs films et séries étrangères à la TV. C’est à cause de cette nullité que j’ai pris un abonnement Netflix.
Et, pourvu qu’elle dure cette grève ! 😀
La France fait aussi d’excellentes production, et parfois de qualité bien supérieure aux productions étrangères. Comme “Le Bureau des Légendes” par exemple. C’est juste qu’il y’a globalement moins de productions…
Ils sont sûr qu’ils veulent une rémunération lié aux succès de leurs séries ?
Je sens que beaucoup vont voir leur revenus fondre comme neige au soleil.