Les avocats ont adressé des questions précises à Apple et à ses filiales en France, exigeant des réponses sous trois semaines. Ils accusent la société de se fournir en minéraux exploités de manière illégale dans les régions orientales de la RDC, impliquant des actes de violence, du travail d’enfants et d’autres violations des droits humains.
Un rapport accablant pour les fournisseurs d’Apple
Les avocats ont également publié un rapport intitulé « Minéraux de sang – Le blanchiment des minéraux 3T de la RDC par le Rwanda et des entités privées ». Le texte met en lumière les défaillances dans les affirmations d’Apple concernant la provenance des minéraux utilisés dans la fabrication de ses produits.
Malgré les déclarations de l’entreprise prétendant vérifier l’origine des minéraux, les avocats affirment que ces déclarations « ne semblent pas être basées sur des preuves concrètes et vérifiables ». Ils soulignent notamment que la production rwandaise des minéraux clés 3T est quasi nulle, alors que de grandes entreprises technologiques prétendent s’approvisionner au Rwanda.
Ces allégations sont en désaccord avec le rapport sur les minéraux de conflit publié par Apple, qui affirme n’avoir trouvé aucune connexion entre ses fondeurs et affineurs partenaires, et les groupes armés de la RDC.
Les « minéraux de sang » ou « minéraux de conflit » sont des termes utilisés pour décrire les ressources naturelles extraites dans des zones de conflit et des conditions abusives, où les revenus des ventes sont utilisés pour financer des milices ou des groupes terroristes. Ces minéraux, notamment l’étain, le tungstène, et le tantale (3T), sont cruciaux pour la fabrication de composants électroniques. La vente de ces matériaux est une source majeure de financement pour les groupes armés dans des régions comme l’est de la RDC, exacerbant ainsi les violences et les violations des droits humains.
L’accusation porte une ombre sur les pratiques d’approvisionnement d’Apple, et remet en question l’efficacité de ses audits. Selon le rapport, malgré l’élimination de 14 fondeurs et affineurs refusant de se soumettre aux audits appropriés, le problème persiste. Les avocats de la RDC ont donc pressé Apple de répondre, insinuant que les produits de la marque sont « entachés par le sang du peuple congolais ».
Ces développements interviennent dans un contexte où des observateurs internationaux ont documenté de nombreux stratagèmes qui soutiennent une vaste entreprise de blanchiment d’argent par le commerce illégal des minéraux de conflit provenant du territoire congolais. Ces activités ont non seulement alimenté un cycle de violence et de conflit, mais ont également contribué à la main-d’œuvre forcée d’enfants et à la destruction de l’environnement.
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