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Un nouveau constructeur auto chinois pose ses valises en Europe

Le fabricant automobile chinois Chery va inaugurer sa première usine européenne à Barcelone et envisage même de faire de cette installation un point central de son réseau d’exportation mondial. Le site devrait produire 150.000 véhicules chaque année à partir de 2029.

La collaboration entre Chery et EV Motors, son partenaire espagnol, va se concrétiser dans une ancienne usine de Nissan, fermée en décembre 2021. Ce nouveau projet, estimé à 400 millions d’euros, devrait non seulement relancer cette infrastructure sous-utilisée, mais également créer jusqu’à 1.250 emplois.

Offensive de Chery en Europe

L’annonce a été faite en présence de Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, qui a souligné l’importance de ce projet dans le cadre de la réindustrialisation de l’Espagne et de sa transformation en un « hub » central pour la production de véhicules électriques (VE) en Europe.

Outre la production de modèles comme l’Omoda 5 et plus tard le Jaecoo 7, Chery et EV Motors prévoient de relancer la marque espagnole Ebro, disparue du marché en 1987. La création de cette nouvelle usine intervient alors que la guerre des prix fait rage dans le secteur des véhicules électriques. Les constructeurs chinois, souvent accusés de bénéficier de subventions gouvernementales inéquitables versées par Pékin, cherchent à étendre leur empreinte sur le marché européen.

Face à ces tensions, la Commission européenne a ouvert une enquête pour vérifier la légalité de ces subventions, ce qui pourraient déboucher sur l’imposition de droits de douane punitifs sur les véhicules chinois. On n’en est pas encore là, mais la menace est réelle.

Ces dernières années, on a vu l’émergence de dizaines de marques locales comme BYD, Zeeker, XPeng et Great Wall, qui concurrencent désormais Tesla et d’autres fabricants étrangers. Plusieurs de ces entreprises tentent actuellement de renforcer leur présence en Europe, où certaines disposent déjà de points de vente et de centres de recherche et développement. Elles se plaignent de faire face à des obstacles injustifiés, qu’elles attribuent aux exigences posées par les constructeurs européens en place.

L’usine de Barcelone servira non seulement à la production des versions électriques et à combustion de divers modèles, mais marquera aussi le début de la fabrication sous licence européenne, ce qui pourrait potentiellement permettre à Chery d’éviter de futures barrières douanières imposées par l’UE. Cela permettra aussi au constructeur de bénéficier des bonus écolos réservés aux véhicules produits sur le sol européen (c’est le cas en France).

Le vieux continent cherche à renforcer son industrie face aux défis posés par la Chine et les États-Unis. Avec la Chine comme principal marché des voitures électriques au monde (le pays représentant 69 % des ventes mondiales de nouveaux véhicules électriques en décembre dernier), l’initiative de Chery représente une étape importante dans la diversification de la production automobile européenne et dans la réduction de la dépendance aux importations asiatiques.

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Source : Reuters

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