Ce renforcement ne tombe pas du ciel : depuis mai dernier, YouTube cherche à décourager l’utilisation de bloqueurs de publicités qui, selon la plateforme, compromettent les rémunérations des créateurs de contenu.
Protéger les précieux revenus de la pub
Dans un billet de blog, YouTube a rappelé que ses conditions d’utilisation interdisent formellement l’emploi d’applications tierces pour désactiver les publicités, une mesure justifiée par la nécessité de « récompenser les créateurs pour leur audience ». Les publicités constituent une source de revenu essentielle non seulement pour les créateurs mais aussi pour permettre à des milliards d’utilisateurs à travers le monde d’accéder gratuitement au service de streaming. Et puis c’est aussi le cœur du business de Google…
Face à la montée des bloqueurs, la plateforme a même rendu difficile, dès octobre dernier, la lecture de vidéos sur son site pour les utilisateurs de bloqueurs de pub, en affichant des messages comme « la lecture vidéo est bloquée à moins que YouTube ne soit placé sur liste blanche ou que le bloqueur de publicités soit désactivé ». YouTube encourage fortement ceux qui cherchent une expérience sans publicité à opter pour son abonnement Premium, à 12,99 € par mois.
Google, la maison mère de YouTube, a signalé une baisse de ses revenus publicitaires pour le deuxième trimestre consécutif en avril 2023, un événement rare qui a certainement sonné l’alarme au sein de l’entreprise. Cette diminution des revenus a probablement accéléré la politique plus stricte de YouTube envers les bloqueurs de publicités. Les utilisateurs peuvent désormais s’attendre à des difficultés accrues pour visionner du contenu avec des extensions de blocage de publicités, y compris des problèmes de chargement et des messages d’erreur empêchant tout simplement l’accès aux vidéos.
En dépit de cette position ferme, YouTube n’a pas annoncé de restrictions ou d’interdictions pour les comptes utilisant des bloqueurs de publicités. Google propose même de nombreuses extensions de blocage de publicités sur la boutique en ligne de Chrome, certaines étant explicitement désignées comme « recommandées » pour leur conformité aux pratiques suggérées pour les extensions Chrome. Le message est pour le moins contradictoire…
Ce nouveau tour de vis de YouTube illustre la tension croissante entre la nécessité de soutenir économiquement les créateurs et la volonté des utilisateurs de contrôler leur expérience en ligne. Avec l’escalade de cette confrontation, il devient évident que les jours de navigation sans entrave ni pubs sur YouTube pourraient être comptés, poussant potentiellement plus d’utilisateurs vers des alternatives payantes comme YouTube Premium.
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“la tension croissante entre la nécessité de soutenir économiquement les créateurs et la volonté des utilisateurs de contrôler leur expérience en ligne”
/me s’étouffe.
Si YouTube rémunérait correctement les créateurs, ceux-ci n’auraient pas eu besoin de faire des vidéos sponsorisées, ni de se tourner vers des financements participatifs ou autres.
Si la visualisation de la moindre vidéo de 2 minutes n’induisait pas la diffusion de 3 spots publicitaires de 30 secondes pour des objets ou services inintéressants, les utilisateurs utiliseraient pas autant de bloqueurs de pub.
Si les utilisateurs avaient la garantie qu’un abonnement premium protégeait l’usage et le croisement de leurs données personnelles par Google pour soi-disant “améliorer encore l’expérience publicitaire”, nous serions probablement plus nombreux à y souscrire.
Non, YouTube/Google est juste gourmand.
Il est largement temps que l’industrie publicitaire s’effondre, mais il faudrait d’abord que les clients (les annonceurs) se rendent compte que les promesses des régies sont erronées : les algorithmes de criblage de pub ne marchent pas.
Youtube veut protéger l’industrie musicale, les seuls qui peuvent encore montrer des femmes en maillots de bain ou sous vêtements sans se faire dégager.
Les créateurs… plus de problèmes qu’autre chose pour eux maintenant.