L’arnaqueur de Tinder n’est pas le seul à jouer avec les sentiments de ses victimes. Après les faux profils et les photos volées, les escrocs ont trouvé une nouvelle méthode pour voler le cœur (et l’argent) de leurs victimes. Sans surprise, c’est à l’intelligence artificielle que l’on doit cette arnaque bien ficelée.
Des deepfakes plus vraies que nature
Dans les premières années de Tinder, vous risquiez de tomber sur des photos retouchées ou volées sur Internet. En 2024, les techniques d’arnaques évoluent, et l’IA générative est passée maître en matière de fausse identité. Les deepfakes notamment, ces photos ou vidéos ultra réalistes empruntant le visage et la voix de célébrités ou de parfaits inconnus sans leur consentement, sont désormais légion. Il y a quelques semaines, un employé chinois a fait perdre 23 millions d’euros à son entreprise après qu’un deepfake de son patron lui ait demandé d’effectuer plusieurs virements sur des comptes externes.
Visiblement, la technique fonctionne aussi sur Tinder. En utilisant la génération image et vidéo pour créer de faux profils, certains internautes mal intentionnés réussissent désormais à tromper la vérification de profil de l’application de rencontre grâce aux deepfakes vidéo. Résultat : l’interlocuteur se retrouve face à un profil authentifié par l’application, forcément plus rassurant.
Une fois leur profil authentifié, l’arnaque ne s’arrête pas là. Grâce à un filtre capable de modifier en temps réel leur visage, les cyberdélinquants sont ensuite en mesure de lancer un appel vidéo avec leur victime, sans que cette dernière ne doute une seconde du subterfuge. Le plan est bien rodé, et les internautes ciblés n’y voient généralement que du feu.
650 millions de dollars volés
Grâce aux deepfakes, le groupe de hackers nigérian Yahoo Boys revendique un vaste réseau d’escroquerie sentimentale. En séduisant leurs victimes pour mieux leur extorquer de l’argent, les cybercriminels s’assurent de récolter beaucoup d’argent, ainsi que des données personnelles sensibles qui seront ensuite revendues sur le dark web. Selon le média américain Wired, qui cite des chiffres officiels fournis par le FBI, 650 millions de dollars auraient été dérobés rien que l’année dernière par le biais de ces escroqueries sentimentales, durant lesquelles des “brouteurs” séduisent des internautes, avant de leur demander de l’argent ou de faire du chantage aux images intimes.
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