Sierra Space, une des startups les plus prometteuses de l’aérospatiale américaine, vient de présenter un nouveau concept baptisé Ghost. Son objectif : livrer du matériel n’importe où sur Terre depuis l’orbite en moins de 90 minutes montre en main.
Ce dispositif n’a pas vocation à faire concurrence aux différents prestataires qui proposent aux particuliers de se faire livrer le fruit de leur séance d’e-shopping dans des délais très courts. Il se destine plutôt aux militaires qui opèrent loin de leur base.
Pour s’assurer que leurs soldats aient tout le nécessaire à disposition, les armées mettent en place des réseaux logistiques très complexes et extrêmement chers. Par exemple, selon l’institut Stratview Research, le marché de la logistique militaire pesait pas moins de 330 milliards de dollars en 2021 ! Une somme qui couvre de nombreux systèmes de transport aériens, terrestres et maritimes, ainsi que des stocks de matériel positionnés à des emplacements stratégiques dans le cadre de contrats avec des partenaires gouvernementaux et privés.
De l’orbite au champ de bataille en 90 minutes
Mais dans certains cas, même cette organisation ne suffit pas à ravitailler les soldats suffisamment vite. C’est notamment le cas lorsque les lignes logistiques sont coupées par un conflit actif, ou qu’une opération cruciale doit être montée en urgence. Pour résoudre ce problème, Sierra Space a imaginé une approche radicalement différente : stocker du matériel directement en orbite pour pouvoir le déployer n’importe où en un temps record.
Tout commencerait avec des kits standardisés qui pourraient contenir des rations, des munitions, des fournitures médicales, des équipements de communication ou encore des véhicules légers. Ceux-ci seraient alors chargés dans les Ghost de Sierra Space, de sortes de capsules de transport déployables et polyvalentes. Ces Ghosts seraient ensuite expédiés en orbite par des partenaires comme SpaceX, ou Rocket Lab – un opérateur de lancement spécialisé dans les fusées de petite taille – pour constituer un stock d’urgence en orbite terrestre basse.
En cas de besoin, le moteur de la capsule lancera une manoeuvre de freinage pour l’extraire de son orbite. L’engin commencera alors à se diriger vers la surface sous la protection d’un bouclier thermique. Un élément indispensable pour éviter que la précieuse cargaison ne soit carbonisée en cours de route par les températures infernales de la rentrée atmosphérique.
Une fois rentré dans l’atmosphère, ce bouclier se détachera pour laisser la place à une sorte de parapente circulaire déployable. Ce dernier pourra pivoter grâce à plusieurs actionneurs mécaniques afin d’ajuster la trajectoire de chute. Selon l’entreprise, cela permettra au Ghost d’atterrir dans la zone ciblée en moins de 90 minutes, quelle que soit sa position sur la planète, le tout avec une marge d’erreur de 100 mètres. De quoi permettre au personnel de récupérer facilement ce paquet cadeau potentiellement salvateur.
Une réponse d’urgence aux catastrophes naturelles
En outre, ce concept pourrait aussi être utilisé dans d’autres contextes. Sierra Space donne notamment l’exemple des catastrophes naturelles. Au-delà des dégâts énormes qu’ils provoquent, les cataclysmes comme les séismes majeurs, les tsunamis ou encore les glissements de terrain ont tendance à couper la zone sinistrée du reste du monde. Il peut donc être très difficile d’y envoyer des victuailles ou du matériel médical, ce qui a tendance à alourdir considérablement le bilan. Un système comme le Ghost pourrait permettre d’ignorer tous ces obstacles géographiques pour apporter une assistance vitale aux victimes dans les plus brefs délais.
En extrapolant, un engin de ce genre pourrait même devenir un système de rentrée atmosphérique polyvalent et quasiment universel. Sierra a par exemple indiqué à Space.com qu’un tel système pourrait permettre de ramener des objets bien plus volumineux sur Terre, comme un module entier de l’ISS. Il faudrait toutefois modifier le design de l’engin, par exemple en remplaçant la structure rigide par un système gonflable.
Avec un peu d’imagination, on peut même entrevoir des applications encore plus futuristes, comme une capsule de rentrée atmosphérique capable d’embarquer un humain. Un peu comme les Hellpods de l’excellent Helldivers 2, qui continue de cartonner sur Steam et sur consoles. Espérons simplement que notre planète ne sera pas envahie par les insectes mutants ou les robots meurtriers d’ici à ce que le concept arrive à maturité !
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En voilà un concept bien débile, ça faisait longtemps. Laisser du matériel périssable en orbite durant peut être des années, sans possibilité de vérifier son bon état, et prendre le risque de le livrer, inutilisable, sur une opération forcément urgente voir vitale, voilà une super idée que même le plus bas de front des militaires ne validerait pas. Quand on sait que la logistique d’une petite opération militaire ou humanitaire se compte en milliers de tonnes, que ce système ne “livre” que quelques centaines de kilos à la fois, qu’il faut au préalable avoir lancé avec une fusée (au prix exorbitant de 2500$ le kilo) et en espérant que le matériel en orbite correspond au besoin de la mission, bref, même en étant gentil, cette idée est débilissime.
Donc pendant que certains suggèrent de désengorger l’espace proche de la Terre, d’autres veulent en faire des zones de stockage…
Et envoyer du matériel là haut, c’est à dire combien ? Car y a pas qu’un avion avec des tonnes de matériel qui débarquent en cas de séisme, donc à part s’ils ont prévu de très littéralement bombarder la zone pour fournir du matériel (à l’aveugle ? Sans prévenir ? Qui vise ? précision de 100 m, c’est… large quand même), ça va être une goutte d’eau et les survivants vont aussi très littéralement se battre pour y avoir accès.
Et soutien des troupes, j’en vois qu’un “salut on a besoin de n’importe quoi, balancez le à 200 m devant et vous embêtez pas avec le freinage, c’est pas très important”. Car niveau discrétion sinon, c’est pas top.