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Deezer supprime discrètement 26 millions de titres de son catalogue, mais pourquoi ?

La plateforme a opéré un grand ménage de printemps, en supprimant 13% de ses titres disponibles.

La semaine dernière, la plateforme de streaming musicale française concurrente de Spotify et Apple Music a annoncé s’être lancée dans un vaste ménage de printemps. À l’occasion d’une conférence avec ses investisseurs, Deezer a révélé avoir supprimé 13% de son catalogue global, soit environ 26 millions de titres entre septembre 2023 et mars 2024.

Katy Perry et Nicki Minaj montent au créneau

Cette annonce n’est pas anodine pour Deezer, puisqu’elle survient quelques jours seulement après la publication d’une tribune signée par 250 artistes, dont Katy Perry, Billie Eilish ou encore Nicki Minaj, appelant notamment à réguler l’intelligence artificielle générative dans l’industrie musicale. De plus en plus populaire depuis l’émergence des entreprises comme Open AI ou encore MidJourney, l’IA générative appliquée à l’industrie musicale permet aujourd’hui de créer de toutes pièces des musiques et des paroles à partir d’un simple prompt textuel.

En se basant sur un référentiel déjà existant, elle est aussi capable de reproduire n’importe quel timbre de voix, par exemple pour offrir un nouvel opus à un artiste décédé. Le tout parfois (souvent) sans l’accord préalable de sa famille ou de ses ayants droit.

26 millions de titres supprimés

Parmi les musiques dans le viseur de la plateforme française, on retrouve ainsi bon nombre de productions liées de près ou de loin à l’intelligence artificielle. Les pistes composées de bruits blancs, les albums ne contenant qu’un seul et unique morceau, ou encore les musiques restées inécoutées depuis au moins un an sont passés à la trappe, de même que les morceaux assumant leur filiation avec l’intelligence artificielle. Pour Jeronimo Folgueira, le patron démissionnaire de la plateforme, il est plus que jamais nécessaire que les acteurs et les actrices de l’industrie musicale réussissent rapidement à “faire face à la question de l’IA“.

Ainsi, les artistes ne sont pas les seuls à devoir prendre leurs responsabilités dans la course à l’IA. Si bon nombre de figures de la scène musicale sont déjà montées au créneau, il incombe désormais aux sociétés derrière les IA génératives et aux maisons de disques de prendre position sur le sujet épineux de la création artistique. Deezer ne fait finalement que suivre la tendance : en mai 2023, son concurrent Spotify avait déjà procédé à la suppression de dizaines de milliers de morceaux générés par l’intelligence artificielle. La plateforme avait cependant confirmé qu’elle n’interdirait pas la pratique, qui pour le moment reste engluée dans un flou juridique certain.

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Source : BFMTV

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