Tous ceux qui cherchaient à assembler un nouvel ordinateur en 2021, au beau milieu de la crise du Covid-19, se souviennent sans doute de l’état du marché pendant cette sombre période : le prix des cartes graphiques avait complètement explosé, atteignant des niveaux records à cause de la crise logistique provoquée par la pandémie.
Aujourd’hui, la situation n’est plus aussi catastrophique — mais la tendance n’est pas non plus réjouissante pour autant à cause d’un certain nombre de facteurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec le virus. On peut citer l’inflation, ou encore le quasi-monopole d’Nvidia, qui a tout le loisir d’augmenter ses tarifs génération après génération sans devoir se soucier un tant soit peu de la concurrence. Et si l’on en croit des rapports de l’industrie chinoise cités par PCGamer, la situation ne va pas s’améliorer, au contraire ; elle pourrait continuer de se détériorer, et de plus en plus d’analystes s’attendent même à une nouvelle flambée des prix.
Des hausses significatives en Chine…
Cette prédiction se base sur une tendance qui est de plus en plus perceptible en Asie. En effet, selon le site chinois IT House, les partenaires locaux d’Nvidia sont en train de revoir leurs tarifs à la hausse. Cette augmentation est liée à une forte hausse de la demande de la part des plus de 300 millions de joueurs PC chinois, notamment sur les segments entrée et milieu de gamme. Or, en parallèle, l’offre stagne, notamment parce que l’industrie des semiconducteurs fonctionne à flux tendu dans un contexte de montée en puissance de l’intelligence artificielle qui génère de sérieux problèmes d’approvisionnement.
Pour le moment, la hausse observée reste encore relativement faible. Par exemple, les RTX 4070 Super, un des modèles les plus populaires de la nouvelle génération, ont vu leur prix augmenter d’environ 100 yuans, soit une hausse d’environ 2 %. Mais plus on s’éloigne du haut de gamme, plus ce pourcentage augmente. Et surtout, si l’on se fie au rapport d’IT House, il ne s’agit que d’un début. Le média chinois estime que l’on se dirige vers des augmentations de plus en plus substantielles, de l’ordre de 10 % en moyenne.
…qui pourraient se répercuter ailleurs
Un écart non négligeable, mais tout de même significatif connaissant le prix déjà exorbitant de ces composants. Et selon Nick Evanson de PCGamer, un journaliste qui a souvent réussi à anticiper correctement l’évolution des prix des GPU par le passé, cette dynamique pourrait avoir des retombées en dehors du pays de Xi Jinping. Si cette tendance s’inscrit dans la durée, la hausse des prix en Chine pourrait se répercuter sur les autres marchés. Une mauvaise nouvelle pour ceux qui attendaient une baisse pour mettre leur système à jour.
Pour le moment, il n’y a pas encore de quoi déclencher l’alerte rouge. Il est encore trop tôt pour parler de vraie flambée des prix. Mais même s’il n’y a pratiquement aucune chance que les prix redeviennent aussi exorbitants que pendant la pandémie, le message est clair : les cartes graphiques bon marché, c’est désormais de l’histoire ancienne.
Une opportunité pour AMD ?
La bonne nouvelle, c’est que cette situation pourrait inciter la concurrence à faire quelques concessions. On pense notamment à AMD. Sa part de marché reste faible par rapport à celle d’Nvidia (environ 10 % fin 2023 contre 87 %). Mais on peut imaginer que l’écurie orange pourrait avoir un coup à jouer en mettant les prix au cœur de sa stratégie. Cela lui permettra peut-être de gagner du terrain sur le géant vert, puisque le matériel de son rival est en train de devenir complètement inabordable pour une partie conséquente du public.
Quoi qu’il en soit, en attendant d’avoir assez de recul pour observer l’évolution des prix à moyen terme, il faudra sans doute se préparer à une nouvelle hausse substantielle avec l’arrivée de la génération 50X0 sous architecture Blackwell. Rendez-vous entre fin 2024 et mi-2025 pour constater l’ampleur des dégâts.
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