Un rapport de l’ONU, réalisé par l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Union internationale des télécommunications (UIT), confirme malheureusement que nous produisons un volume sans précédent de ces déchets : 62 millions de tonnes en 2022. Chaque individu produit en moyenne 7,8 kilogrammes de déchets électroniques par an.
Les déchets électroniques s’empilent
Cela représente une hausse de 82 % par rapport à 2010, et ce volume pourrait atteindre 82 millions de tonnes d’ici 2030. La comparaison est frappante : le poids représenté par ces déchets est l’équivalent de plus de 100.000 avions qui formeraient une ligne ininterrompue de New York à Athènes ou de Nairobi à Hanoi !
Ces déchets, qui vont des petits objets quotidiens comme les cigarettes électroniques aux appareils plus volumineux comme des écrans de télévision, posent de sérieux risques environnementaux et sanitaires en raison de leur contenu en métaux lourds, plastiques et autres substances toxiques.
Le gros problème pointé par le rapport, c’est le faible taux de recyclage des déchets électroniques : seulement 22 % de ces derniers ont été correctement traités en 2022, un chiffre qui devrait même décliner à 20 % d’ici la fin de la décennie ! L’écart entre la croissance rapide de la production de ces déchets et les efforts de recyclage (notoirement insuffisants) est vraiment préoccupant.
Le problème est exacerbé dans les pays en développement où les infrastructures de gestion des déchets électroniques sont particulièrement défaillantes, avec des taux de recyclage et de collecte avoisinant les 1 % en Afrique. L’Europe se distingue par les taux de recyclage les plus élevés, à 40 %, bien que ce soit la région où la production de déchets par habitant est la plus élevée. À l’opposé, en Asie, malgré une production massive, peu de pays disposent de législations adaptées à la gestion de ces déchets.
L’ONU appelle à une action immédiate pour renverser cette tendance inquiétante. Kees Baldé, auteur principal du rapport d’UNITAR, souligne l’incapacité du recyclage actuel à satisfaire plus de 1 % de la demande en éléments de terres rares, essentiels dans de nombreux appareils électroniques.
Le rapport recommande d’investir dans le développement d’infrastructures de recyclage, de promouvoir la réparation et la réutilisation des appareils, et de renforcer les capacités des pays en développement pour traiter efficacement ces déchets. L’ONU veut également mettre un terme aux transferts illégaux de déchets électroniques, mais cela nécessitera une action coordonnée à l’échelle mondiale (bon courage).
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