Le lancement de Teams en 2017 comme complément à la suite Office 365 avait été un coup de génie pour Microsoft, l’application ayant rapidement séduit plus de 320 millions d’utilisateurs grâce à ses fonctions de chat et de vidéoconférence. Mais voilà, cette intégration a suscité des critiques, certains concurrents accusant Microsoft d’exploiter sa position dominante de manière injuste pour avantager Teams.
La peur du régulateur, ça marche
Pour répondre aux préoccupations exprimées par la Commission Européenne et à la suite d’une plainte de Salesforce (maison mère de Slack), Microsoft a dissocié Teams de ses suites bureautiques dans l’UE en septembre dernier. Et désormais, c’est le cas aussi pour le reste du monde.
L’éditeur affirme que ces modifications visent à offrir plus de clarté et de flexibilité à ses clients, ce qui permettra ainsi une prise de décision et des négociations simplifiées. Pour les clients existants, l’entreprise propose de maintenir leur offre actuelle, incluant Teams, ou de choisir parmi de nouvelles options plus adaptées à leurs besoins.
Les nouveaux clients bénéficieront quant à eux d’une tarification distincte pour Teams, fixée à 5,25 dollars par utilisateur et par mois, tandis que les forfaits Office sans Teams varieront entre 7,75 et 54,75 dollars selon les spécificités des formules.
Cette démarche de Microsoft n’est pas totalement innocente. Les pratiques commerciales de l’entreprise sont en effet surveillées de très près par les autorités de régulation européennes, qui examinent depuis 2020 l’intégration de Teams à Office 365 suite à la plainte de Salesforce. La concurrence affirme que cette intégration procure à Microsoft un avantage déloyal qui remet en question les principes d’une concurrence saine et équitable.
Toutefois, pas de panique. Les analystes financiers estiment en effet que cette décision de Microsoft n’affectera probablement pas de manière significative la trajectoire de croissance commerciale d’Office 365. Ils soulignent également que la proposition de Teams en tant que service autonome met en évidence sa valeur concurrentielle, en comparaison des offres de Slack.
Cependant, la firme de Redmond doit faire preuve de prudence, car elle risque des sanctions réglementaires européennes pouvant atteindre jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel global si jamais il est avéré qu’elle a enfreint les règles de la concurrence. D’ailleurs, Microsoft n’est pas sorti de l’auberge malgré sa bonne volonté apparente, et la Commission pourrait toujours infliger une grosse sanction.
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