Le mal-aimé Star Wars : La Menace Fantôme revient au cinéma

À la fin des années 90, les fans de Star Wars trépignent d’impatience à l’idée de retrouver la saga de George Lucas. Depuis Un Nouvel Espoir en 1977, l’histoire de la galaxie très lointaine a été érigée au rang de monument de la culture populaire. La trilogie s’est offert le statut de saga qui compte pour l’industrie hollywoodienne. Si les aventures de Luke Skywalker, Leia Organa et Han Solo sont arrivées à leur terme, il reste encore tout un pan de l’histoire à explorer. Le “Non, je suis ton père” a donné au cinéaste une opportunité en or de poursuivre le voyage en racontant les origines du Jedi destiné à devenir Seigneur Sith. Un an avant la sortie de ce quatrième volet (premier selon la chronologie), le phénomène prend de l’ampleur et fait naître un phénomène inédit dans les salles obscures.

De nombreux fans se rendre dans les salles obscures, achètent des billets simplement pour voir la bande-annonce du film qui doit sortir un an plus tard et partent dès que celle-ci est terminée. En 1999, quelques semaines avant la sortie du métrage, les files d’attente à l’entrée des cinémas sont interminables et des reventes sur les marchés noirs s’organisent. C’est peu dire que l’enthousiasme du public était à son paroxysme. Le 19 mai  — date de la sortie américaine — c’est la douche froide.

Un film qui divise

Les titres de presse s’écharpent à déterminer la qualité de cette nouvelle incursion dans l’univers du maestro Lucas, tandis que les fans aussi éprouvent des difficultés à reconnaître la saga qu’ils affectionnent tant. En 1999, le journaliste Todd McCarthy écrit dans les colonnes de Variety déplore que ce “régal pour les yeux facilement consommable” ne contienne pas plus de “nutriment pour le cœur ou l’esprit”. Si elle profite des progrès d’ILM en matière d’effets visuels, cette nouvelle mouture n’a pas l’entrain de ses prédécesseurs. Le critique souligne que depuis Le Retour du Jedi, nombre de copies et proches parents de Star Wars sont nés, ne laissait plus à George Lucas l’exclusivité du genre et de la surprise cinématographique.

Pour The Washington Post, “même les fans inconditionnels de la saga, jusqu’ici impressionnante, seront déçus par ce préquel sans joie, trop révérencieux et impénétrable”. Selon Rita Kempley, La Menace Fantôme a plus de tout, mais pas de personnages à la hauteur du précédent trio de tête Luke, Leia et Han. Malgré cette réception particulièrement décevante, le film parvient à s’illustrer au box-office mondial. Il terminera sa course avec près d’un milliard de dollars (sans prendre en compte l’inflation). Deux suites verront le jour, moins boudées par le public et la critique.

Nouvel espoir

Maintenant que l’eau a coulé sous les ponts, certains fans de Star Wars semblent avoir fait la paix avec cette prélogie. L’apparition de la nouvelle saga initiée par J.J. Abrams a sans doute été pour certains une occasion de relativiser les partis pris narratifs de Georges Lucas. Il semble aussi que malgré le désamour des enfants des années 70, devenus trentenaires en 2000, La Menace fantôme se soit constitué sa propre communauté d’adeptes. Tandis que les adultes reprochaient au film son approche très enfantine du divertissement de science-fiction, certains y trouvent leur compte et considèrent bien volontiers Anakin, Padme et Obi-Wan comme leurs héros préférés de la galaxie. Certaines scènes et musiques sont d’ailleurs devenues cultes, à l’image de la course de Podracer ou de l’affrontement entre Qui-Gon Jinn, Obi-Wan et Dark Maul sur l’inoubliable “Duel of the Fates”.

Si les acteurs ont souffert des vives critiques adressées à leur égard, deux d’entre eux se sont offert une belle renaissance en 2022 et 2023. Avec la série Obi-Wan Kenobi, les spectateurs ont non seulement pu retrouver Ewan McGregor dans la peau du Jedi, mais également le voir affronter son ancien Padawan. Invité sur la scène de la Star Wars Celebration, Hayden Christensen n’a pas caché son émotion face à la liesse provoquée par son arrivée.

Ahmed Best a également eu des difficultés à se remettre de son passage chez Star Wars. Celui qui incarne Jar Jar Binks a été raillé pendant des années, critiqué par une communauté qui compte parmi les plus investies et les plus cruelles. Il a eu droit à une renaissance grâce, dans un premier temps à une émission télévisée, puis à la série The Mandalorian. En 2023, il se voit offrir un rôle crucial dans la série portée par Pedro Pascal. Il est celui qui sauve Grogu durant l’Ordre 66.

On peut aussi noter que les efforts de Dave Filoni avec sa série Clone Wars ont participé à redorer le blason de cette période sombre pour la galaxie très lointaine, en développant l’histoire d’Anakin autrement que par le prisme de sa relation amoureuse. Ahsoka sera d’ailleurs la consécration pour le réalisateur, qui offrira un moment légendaire à ces protagonistes principaux.

Une nouvelle chance au cinéma ?

25 ans après cette controversée sortie, La Menace fantôme revient au cinéma. Le 4 mai prochain, journée choisie par les fans pour célébrer la galaxie très lointaine, le film de George Lucas profitera d’une diffusion sur 250 écrans. Pour savoir si votre cinéma est concerné, rendez-vous sur le site de ce dernier. La réservation est d’ores et déjà ouverte pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de profiter de cette occasion unique. À noter que les plus courageux pourront aussi participer à des marathons organisés comme au Kinepolis Lhomme de Lille, au CGR Blagnac à Toulouse, au CGR 2 lions à Tours, au PATHÉ Bellecour à Lyon, au PATHÉ Plan-de- campagne à Marseille, au PATHÉ de Rennes, ou encore aux UGC CINÉ CITÉ de Bordeaux et Strasbourg. À Paris, Le Grand Rex prend un peu d’avance avec un événement organisé le 1ᵉʳ mai.

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