Le site Pornhub, récemment acquis par le fonds d’investissement canadien Aylo, compte parmi les plateformes les plus populaires du monde. Pour autant, il est encore loin du niveau des GAFAM, ces géants du web qui dominent encore largement l’industrie numérique dans le monde. Alors que l’entreprise spécialisée dans la diffusion de contenus pornographiques est acculée par les dirigeants américains et européens, qui la somment depuis déjà plusieurs années de mettre en place un dispositif de vérification de l’âge efficace, Pornhub persiste et signe dans son immobilisme. Cette fois, le roi du X a demandé de l’aide à Apple, Google et Microsoft.
L’impossible vérification de l’âge
Interdire l’accès des mineurs aux sites pornographiques est un véritable casse-tête, tant sur le plan légal qu’éthique. Les fenêtres pop-up demandant aux internautes de certifier de leur majorité n’ont jamais été efficaces, et les quelques solutions mises en place en France et aux États-Unis pour tenter de régler le problème ont accusé de sérieux glissements liberticides. Actuellement, et depuis déjà plusieurs mois, c’est l’authentification à double anonymat qui semble tirer son épingle du jeu dans l’Hexagone. La solution promet une vérification efficace et anonyme de l’âge, mais elle aussi, est sujette à certaines inquiétudes en matière de vie privée : qu’il s’agisse des sites pornographiques eux-mêmes, d’acteurs publics ou d’entreprises tierces privées, certifier la majorité des internautes demande de partager des informations sensibles.
Le problème, c’est que personne ne veut endosser le mauvais rôle dans l’affaire. Les législateurs somment les plateformes X de trouver des solutions sans leur offrir de pistes exploitables. De leur côté, les sites concernés risquent l’interdiction, mais rechignent à investir dans des solutions de protections des mineurs susceptibles d’être balayées d’un revers de main par les instances politiques. En guise de (dernier ?) recours, Pornhub s’est donc logiquement tourné vers les géants du web, passés maîtres dans l’art de manipuler des données personnelles.
Pornhub veut créer une sécurité commune
Pour régler le problème de l’impossible protection des mineurs, Pornhub veut l’aide des GAFAM. L’entreprise suggère ainsi la création d’un standard commun et sécurisé, qui permettrait de certifier la majorité des internautes directement sur leur smartphone ou leur ordinateur. Les données seraient stockées en local, et envoyées directement à l’éditeur web qui en ferait la demande. Concrètement, il incomberait à Google, Apple et Microsoft de confirmer la majorité d’un internaute en cas de demande.
L’idée n’est pas si folle, et elle est d’ailleurs partagée par d’autres acteurs du web, comme Meta et Match Group (propriétaire de Tinder, Meetic et OKCupid). En effet, les GAFAM possèdent déjà une preuve de la majorité des internautes grâce à leur date de naissance, mais aussi grâce à leurs coordonnées bancaires, utilisées sur les stores en ligne. De quoi faciliter l’identification, sans pour autant mettre en péril l’anonymat, assure Pornhub.
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