SpaceVIP et Space Perspective, deux startups spécialisées dans le tourisme spatial, ont récemment annoncé un nouveau partenariat qui va offrir une expérience hors-norme aux gastronomes fortunés. Six clients pourront embarquer dans un ballon stratosphérique aménagé en restaurant pour déguster un menu concocté par Rasmus Munk, le chef du restaurant danois Alchemist (deux étoiles au guide Michelin).
Ce repas hautement exclusif aura lieu à bord du Spaceship Neptune, un véhicule conçu par Space Perspective. Contrairement à ce que suggère son nom, il ne s’agit pas d’un vaisseau spatial au sens traditionnel du terme. Il prend la forme d’une capsule suspendue à un gigantesque ballon à hydrogène capable de s’élever à une trentaine de kilomètres de la surface.
Un dîner de luxe sous les étoiles
Or, les plus tatillons d’entre vous auront sûrement remarqué que cette attitude appartient au domaine de la stratosphère, et non pas de l’espace à proprement parler. Officiellement, cette dernière commence à la Ligne de Kármán, une frontière arbitraire établie à 100 km d’altitude. Techniquement, il ne s’agira donc pas d’un dîner spatial.
Mais en pratique, le résultat sera plus ou moins le même. Les convives prendront suffisamment de hauteur pour observer le Soleil se lever au-dessus de la courbure de l’horizon tout en dégustant un menu unique en son genre.
En effet, Munk est réputé pour son approche audacieuse et expérimentale de la cuisine. La carte de son restaurant ne contient aucun plat traditionnel: à la place, il propose un étonnant menu de dégustation composé de 50 petits plats d’avant-garde. Et cette philosophie va le suivre à bord du Neptune. Pour refléter la nature innovante de cette expérience, il prévoit entre autre de servir de la « nourriture inspirée de l’aérogel » et des « arômes en capsule ».
Pour couronner le tout, les passagers auront aussi droit à des tenues sur mesure conçues par la maison française Ogier, spécialisée dans les vêtements de ski de luxe.
Évidemment, cette aventure se paiera au prix fort : pour embarquer à bord du Spaceship Neptune, il faudra débourser la modique somme de… 495 000 $, soit environ 450 000 €. Autant dire que cette « odyssée culinaire sans précédent » sera largement hors de portée du gourmet lambda. Elle sera réservée à un public fortuné, motivé par la perspective de devenir un pionnier du tourisme spatial.
Le tourisme spatial a le vent en poupe
À plus long terme, les deux entreprises comptent multiplier les initiatives de ce genre. Ce dîner ne sera que la première étape d’une série de voyages exclusifs organisés en partenariat avec des artistes de renom. La formulation laisse entendre que le Neptune pourrait aussi héberger des expositions de photos ou de peintures, ou encore des représentations de danse ou des concerts privés.
Mais aussi exotique soit-il, ce programme n’est qu’un avant-goût de ce que les acteurs du New Space espèrent proposer à l’avenir. En effet, le tourisme spatial a le vent en poupe. Les deux entreprises affirment que la demande est déjà relativement forte, malgré le prix exorbitant. Et SpaceVIP et Space Perspective sont loin d’être les seules à avoir senti cette tendance.
On peut citer le Virgin Galactic, l’entreprise de Richard Branson qui a embarqué ses premiers touristes à bord de son SpaceShip Two l’été dernier. Mais d’autres firmes, comme Blue Origin, ont des projets encore plus ambitieux. L’entreprise de Jeff Bezos travaille sur un concept de station spatiale commerciale baptisé Orbital Reef. À terme, ce genre d’infrastructure pourrait héberger un laboratoire de recherche, mais aussi un hôtel de luxe ou encore un espace de divertissement — un peu à la manière du Crystal Palace, le casino orbital de l’excellent Cyberpunk 2077.
Certes, le tourisme spatial est encore une activité encore balbutiante à l’heure actuelle. Mais certains analystes estiment que cette industrie pourrait bientôt peser des milliards de dollars, et Virgin Galactic, Space Perspective, Blue Origin et consorts semblent déterminés à atteindre cet objectif. Il sera donc intéressant de suivre les projets de ce genre, car il y a fort à parier que des concepts de plus en plus exubérants vont fleurir d’ici quelques années.
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