Passer au contenu

Cette intelligence artificielle peut-elle déterminer l’âge de votre mort ?

Rien ni personne n’est capable de déterminer avec précision quand vous allez mourir. Pourtant, une équipe de chercheurs danois a présenté récemment Life2vec, un algorithme basé sur l’analyse de données de santé de millions de personnes, capable de prédire la mort avec une précision de près de 80 %. La prudence est pourtant de rigueur.

L’étude parue en décembre dernier dans la revue Nature Computational Science, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine de la santé publique et la gestion des risques individuels. Toutefois, un examen plus approfondi révèle un tableau bien plus nuancé, où la prudence est de mise face aux promesses de l’intelligence artificielle.

Une étude novatrice, mais pas sans limitations

Le travail réalisé par l’équipe de l’Université technique du Danemark repose sur une analyse détaillée des données de santé de six millions de Danois. Ces données recouvrent de nombreuses informations, allant des historiques médicaux aux données socio-économiques. En se concentrant sur un groupe spécifique, âgé de 35 à 65 ans, les chercheurs ont tenté de cerner les facteurs influençant l’espérance de vie, ce qui a abouti à la création de Life2vec.

Il est pourtant crucial de souligner, comme l’ont fait les chercheurs eux-mêmes, que l’algorithme ne peut prédire l’âge exact de décès d’une personne. Cette précision met en lumière une limite majeure de l’étude : sa capacité prédictive est intrinsèquement liée à la population étudiée et aux données disponibles, rendant son application à d’autres contextes ou populations hautement spéculative.

L’intérêt principal de cette recherche réside dans son potentiel à faire progresser la science, en fournissant de nouvelles pistes pour comprendre les facteurs influençant l’espérance de vie. Néanmoins, l’enthousiasme un peu morbide suscité par ces résultats doit être tempéré par une prise en compte des implications éthiques et sociales. La question de l’utilisation de telles technologies par des acteurs privés, comme les assurances, soulève de sérieuses préoccupations en matière de confidentialité des données et de discrimination potentielle.

De plus, l’émergence de sites frauduleux exploitant le nom de Life2vec pour proposer des « prédictions de décès » moyennant finances illustre un aspect pour le moins troublant de la curiosité humaine, et de la vulnérabilité des individus face à de telles technologies. Ces dérives pourraient déboucher sur une régulation stricte ainsi qu’à une réflexion éthique autour de l’usage de l’intelligence artificielle dans des domaines aussi sensibles que la santé et la vie humaine.

Les avancées réalisées par l’équipe de chercheurs danois ouvrent indéniablement des voies intéressantes pour la recherche scientifique et la compréhension des facteurs influençant l’espérance de vie. Toutefois, le scepticisme s’impose face à l’enthousiasme débordant des débuts : la prédiction de la mort est un domaine incroyablement complexe, pavé d’incertitudes et d’enjeux éthiques considérables.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode