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Qu’est-ce-que “l’ARN reproductible” cette découverte qui inquiète et fascine les scientifiques ?

Des scientifiques assurent avoir réussi à créer des molécules d’ARN capables de se répliquer. Une avancée majeure dans la recherche de la vie artificielle.

Créer la vie à partir d’éléments non-vivants semblait être un mur technologique infranchissable. Mais depuis quelques décennies, les scientifiques ont attaqué cette barrière (autant scientifique qu’éthique) à grand coup d’expérience. Dans une récente interview accordée au Washington Post, ces scientifiques ont expliqué avoir créé des molécules d’ARN capables de se répliquer entre elles.

Si cette avancée peut paraître assez anecdotique pour le grand public, les scientifiques l’assurent, il s’agit d’une avancée majeure dans la recherche de création de la vie artificielle. Car selon une théorie, très controversée, la vie aurait pu apparaître sur Terre à partir de l’ARN.

L’ARN : la molécule primordiale de la vie ?

Les partisans de cette vision du monde assurent qu’avant l’arrivée de l’ADN, l’ARN faisait partie des ingrédients de la “soupe primordiale” d’éléments qui ont amené la vie. En prenant ce point de départ, les scientifiques ne font ensuite que dérouler une longue série d’évolutions pour transformer le monde et lui donner le visage qu’on lui connaît.

Selon les scientifiques du Salk Institute for Biological Studies, un institut indépendant basé à San Diego en Californie, cette vision de la création de la vie ne fait aucun doute. En ce sens, la création d’une molécule d’ARN capable de se répliquer est une avancée majeure.

En effet, les scientifiques estiment qu’avec du temps (des millions, voire des milliards d’années) cette molécule d’ARN pourrait finir par se transformer en ADN et donner naissance à la vie. Dans leur étude, publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs estiment qu’il faudra encore de nombreuses autres expériences du même genre pour démontrer la véracité de leur trouvaille.

Créer une vie artificielle, un débat éthique brulant

Mais pour Gerald Joyce, président de l’institut et co-auteur de cette étude, cette découverte démontre en tout cas comment la vie peut naître “d’un rien” n’importe où dans l’Univers. Pour les scientifiques, ces recherches devraient donc permettre de comprendre les processus à l’origine de la formation de la vie sur Terre (et donc expliquer notre existence) mais aussi de faciliter le travail des astronomes dans la recherche de vie extra-terrestre.

Enfin, et c’est sans doute la partie de ces travaux qui est éthiquement la plus discutable, la création artificielle de vie pourrait être possible dans quelques années si ces recherches continuent à aller dans le bon sens. Pour l’heure, les scientifiques arrivent à créer des molécules d’ARN reproductibles à partir de rien, mais ils pourraient très bien dans 5, 10 ou 20 ans être en capacité de créer des molécules d’ADN depuis le néant. Ces travaux, très encadrés, font donc, logiquement, l’objet d’éternels débats éthiques et la science risque d’avancer plus rapidement que la morale.

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1 commentaire
  1. Y a “juste” un très léger problème, la soupe primaire était un environnement, spoiler alert, vide de vie. Et ouais. Actuellement, toute vie crée des moyens de rester vivant et ça passe par se défendre contre le reste du monde. Et pour ça, créer et disséminer autour de soir des RNases, des enzymes capables de dégrader de l’ARN, est totalement commun. Demander à n’importe quel biologiste essayant d’isoler de l’ARN le luxe de précaution qu’il doit prendre.

    Donc ils relâchent leur molécule dans la nature ou elle “s’échappe”, sa durée de vie est théoriquement de 5 min max. Donc peu d’intérêt autre que démontrer la possibilité que l’ARN soit apparue comme cela.
    Et créer de l’ADN à partir de rien… ben pareil, il existe tout autour de nous, mais aussi sur et dans nous, des DNases qui régleront le “problème” avant qu’il n’en soit un.

    Créer une chaîne d’ADN est “simple”. Mais c’est en très gros un mode d’emploi, donc juste comme ça tout seul, ça sert à rien. Faut une cellule autour pour que ce soit utilisé, pour être traduit en quelque chose d’actif.
    Donc créer un robot qui écrit un roman en alignant des lettres de manière aléatoire sur 600 pages, n’importe qui avec 2 h de cours de programmation doit pouvoir le faire. Créer quelque chose qui sort 600 pages de texte qui veut dire quelque chose sans aucune faute à aucune place sinon tout est inutile… Ouh là.

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