Une cyberattaque “d’ampleur inédite” vise les services de l’État : ce que l’on sait

L’ampleur est inédite, et particulièrement préoccupante. Depuis dimanche 10 mars dernier, le Réseau Interministériel de l’État (RIE) en charge de connecter les différents services de l’État français est la cible de plusieurs attaques DDoS (déni de service). Si le modus operandi n’est pas nouveau lorsqu’il s’agit de mettre à terre des services en ligne, l’ampleur est quant à elle inédite. De quoi inquiéter, à quelques mois à peine du lancement des Jeux Olympiques de Paris 2024.

L’information, confirmée par les services de communication de Matignon a de quoi inquiéter. Si les attaques DDoS sont connues, l’ampleur de cette vague dirigée contre le Réseau Interministériel de l’État (RIE) est sans précédent. Pour rappel, ce service étatique méconnu du grand public permet de connecter chaque jour un million d’agents de la fonction publique, et 14 000 sites gouvernementaux, dont de nombreuses brigades territoriales de gendarmerie.

Une attaque russe envisagée

Selon les informations de nos confrères de BFMTV, c’est l’hypothèse d’une attaque russe qui est envisagée. Habitué aux campagnes de désinformations et de cyberattaques dirigées contre l’Europe, le Kremlin est d’ores et déjà dans le viseur des services français. Plusieurs groupes de hackers ont d’ailleurs revendiqué les attaques sur Telegram, en évoquant une opération massive, visant les ministères de l’Économie, de la Culture, de la Transition écologique, les services du Premier ministre et la Direction générale de l’aviation civile. Une piste d’autant plus inquiétante qu’elle était attendue : après la psychose française autour des punaises de lit dans le métro et au cinéma, les autorités avaient alerté sur les risques d’autres opérations coup de poing visant à déstabiliser le gouvernement.

Une cyberguerre envisagée ?

Selon les sources gouvernementales officielles, une cellule de crise aurait été déployée en début de semaine pour mettre en place des contre-mesures, et assurer le fonctionnement des services publics impactés. Matignon a confirmé travailler depuis ce week-end en collaboration avec l’ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) et la DINUM (direction interministérielle du numérique), afin de mobiliser l’ensemble des ressources nécessaires à la contre-offensive numérique.

S’il semble impossible de remonter jusqu’à la source des attaques DDoS, des mesures de filtrage vont être mises en place, pour interdire les connexions frauduleuse et n’autoriser que les requêtes autorisées. Actuellement, l’impact de ces attaques est relativement restreint, et les accès aux sites ciblés ont été rétablis. Reste que les attaques sont susceptibles d’être reconduites à tout moment, et que l’intégrité de certaines données est peut-être déjà compromise, sans aucune certitude pour le moment. Dans le viseur des hackers, le coup d’envoi imminent des Jeux Olympiques et des élections européennes du 9 juin sonnent comme des enjeux importants pour déstabiliser l’Occident.

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