La question de l’intelligence artificielle générative est de plus en plus épineuse. Alors que l’IA est invoquée à tire-larigot, parfois à tort et à travers, l’idée d’avoir un monde aidé par des machines et des lignes de code ne plait pas à tout le monde. Les artistes, graphistes, et toutes les personnes qui travaillent dans des industries créatives sont particulièrement touchées par le remplacement de leur métier, mais aussi par le vol de leurs œuvres.
Ils portent alors plainte contre les diverses entreprises mettant en avant des logiciels contenant de l’IA générative. La dernière à en faire les frais est NVIDIA, géant dans le secteur de la tech, qui prône effectivement l’aide créative via l’intelligence artificielle. La plateforme visée par la plainte est NeMo, un modèle linguistique qui permet aux entreprises de créer et de former leurs propres chatbots.
196 640 livres piratés dans la base de données de NVIDIA ?
Des auteurs déclarent que l’IA a été entraînée avec leurs livres, des œuvres protégées par les droits de copyright. Ars Technica, qui rapporte la nouvelle, déclare que le recours collectif comprend les écrivains Abdi Nazemian (Like a Love Story), Brian Keene (Ghost Walk) et Stewart O’Nan (Last Night at the Lobster) en tant que plaignants. Mais cette affaire peut concerner plus généralement bien d’autres auteurs puisqu’ils déclarent que la source de NVIDIA est une bibliothèque remplie de presque 200 000 ouvrages piratés.
La société n’a pas tardé à réagir. En effet, un porte-parole a expliqué au Wall Street Journal que l’entreprise “respecte les droits de tous les créateurs de contenu et pense avoir créé NeMo en pleine conformité avec la législation sur les droits d’auteur“. Mais faut-il penser avoir fait les choses en conformité avec la loi, ou faut-il en être sûr ?
Une rose pleine d’épines
Évidemment, la question autour de l’IA, de sa création, et de son utilisation est encore floue, surtout en ce qui concerne le cadre légal. Mais celle sur le copyright et le droit d’auteur de l’est absolument pas. Se rencontrent alors deux mondes que tout oppose sur le plan juridique. Malgré tout, les affaires se rejoignent et se ressemblent.
Le recours collectif contre NVIDIA est mené par la même équipe juridique que pour la plainte contre OpenAI. On imagine que les auteurs veulent s’attaquer à ceux qui font le plus de mal dans l’industrie, ceux qui créent les modèles de langage pour les offrir aux exploitants.
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