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Le mois de naissance a-t-il une influence sur la réussite à l’école ?

Dans le débat sur les facteurs influençant la réussite scolaire des enfants, une variable souvent négligée pourrait intéresser les parents : le mois de naissance. Des études démontrent comment cette donnée, a priori anodine, peut impacter le parcours éducatif dès les premières années d’école.

Les travaux de recherche menés par des universités de renom, à Toronto, en Floride, et à Northwestern, ont démontré une corrélation notable entre le mois de naissance d’un enfant et ses performances scolaires à venir.

Une question d’âge plus que de date

En se penchant sur le parcours de 1,2 million d’élèves en Floride, les chercheurs ont découvert que les enfants nés en août, donc les plus jeunes de leur classe selon le système éducatif américain, tendent à avoir des performances scolaires moindres comparativement à leurs camarades nés en septembre qui, eux, s’avèrent être les plus âgés et donc bénéficient d’un avantage en termes de maturité et de développement cognitif.

Ce phénomène s’explique par le fait que, aux États-Unis, l’âge requis pour commencer l’école est de cinq ans révolus, plaçant ainsi les enfants nés juste avant la coupure dans une position défavorable.

En France, la situation diffère légèrement du fait des modalités d’inscription à l’école maternelle, qui accepte les enfants nés jusqu’au 31 décembre de l’année en cours. Les plus jeunes, ceux de décembre, se retrouvent ainsi dans une position similaire à celle de leurs homologues américains nés en août, avec un risque accru de difficultés scolaires et de manque de confiance en eux.

Les implications de cet écart d’âge ne sont pas négligeables. Selon une enquête s’appuyant sur les données du programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa), et menée par l’économiste Pauline Givord, les élèves les plus jeunes à leur entrée en primaire ont non seulement tendance à moins bien performer, mais ils sont aussi plus enclins au redoublement.

Lucie Rose, psychologue de l’enfance, souligne que même un écart de 10 mois peut engendrer des différences significatives en termes de développement cognitif et d’apprentissage des compétences de base, comme la lecture, ce qui a un impact négatif sur la confiance en soi de l’enfant.

Il est cependant important de relativiser ces constats. Aline Nativel Id Hammou, également psychologue, rappelle que si l’âge de l’enfant joue un rôle crucial au début de sa scolarité, cet effet s’estompe progressivement. La maturité gagnée avec le temps permet de réduire, voire d’annuler, les désavantages initiaux.

L’étude de cette problématique soulève néanmoins des questions importantes sur la manière dont les systèmes éducatifs peuvent s’adapter pour offrir à tous les enfants, quel que soit leur mois de naissance, les mêmes chances de réussite. Des ajustements dans les méthodes pédagogiques ou l’organisation des classes pourraient être envisagés pour pallier ce départ inégal.

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