Dans une étude parue dans The Lancet, des chercheurs allemands ont discuté d’un cas très particulier survenu pendant la pandémie de Covid-19 qui a paralysé la planète pendant de longs mois. Ils ont étudié le système immunitaire d’un homme de 62 ans qui a reçu ni une, ni deux, ni trois… mais 217 vaccins contre le virus sur une période de 23 mois, soit plus de deux par semaine.
Ce chiffre ahurissant pose de nombreuses questions, à commencer par la plus évidente : pourquoi a-t-il décidé de se survacciner à ce point, bien au-delà des deux ou trois injections recommandées ? S’agit-il d’un hypocondriaque de première catégorie, ou avait-il d’autres idées derrière la tête ? Malheureusement, il est impossible d’en savoir plus en l’état, car l’intéressé est resté assez discret sur ce sujet. Il se contente d’invoquer des “raisons privées”.
Un exemple unique en son genre
Au-delà de ses motivations, c’est surtout l’impact physiologique de sa démarche qui intéressait les chercheurs. En effet, si d’innombrables équipes ont étudié les différences entre les individus vaccinés et ceux qui ont choisi d’y renoncer, les conséquences potentielles de la survaccination sont beaucoup moins documentées.
Dans ce contexte, le cas extrême de cet homme représentait une opportunité assez unique de confronter certaines théories à la réalité, notamment par rapport à l’impact de ces expositions chroniques sur les mécanismes de défense de l’organisme.
Dans ces conditions, “il y a des signes que certains types de cellules du système immunitaire peuvent commencer à fatiguer”, explique Kilian Schober, co-auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Elles se mettraient alors à relâcher de moins en moins de molécules inflammatoires, conduisant à une sorte de “tolérance” qui réduit la puissance de la réponse immunitaire – et par extension, la capacité du corps à se défendre contre le pathogène.
Aucune différence fonctionnelle avec la triple vaccination
L’équipe de recherche a donc commencé par l’interroger pour savoir s’il avait ressenti les effets secondaires décrits par une partie de la population vaccinée. Et aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, malgré ses 217 injections, il affirme n’en avoir subi… absolument aucun. Les chercheurs ont donc continué avec des prélèvements biologiques standards qui n’ont révélé aucune anomalie particulière.
Ils se sont ensuite concentrés plus spécifiquement sur le système immunitaire. Pour cela, ils ont exploité des prélèvements de sang et de salive réalisés entre ses 214e et 217e vaccinations. L’objectif était de les comparer à ceux de 29 autres personnes qui avaient suivi le protocole standard à trois injections. Ils espéraient ainsi découvrir si la réponse de l’organisme au virus était accentuée par ces injections à répétition, ou si ces dernières l’avaient au contraire fatiguée, comme décrit par Schober deux paragraphes plus haut.
Au terme du processus, les auteurs ont constaté quelques différences. En premier lieu, son organisme avait tendance à produire significativement plus d’anticorps que chez les patients qui servaient de groupe de contrôle. Quelques autres cellules associées aux mécanismes de l’immunité, notamment certains types de lymphocytes B dirigés contre des protéines caractéristiques du SARS-CoV-2, étaient aussi présentes en plus grand nombre.
Intuitivement, on pourrait donc penser que cette hypervaccination a dopé ses défenses naturelles. Mais d’après les chercheurs, ces quelques paramètres ne sont en fait pas représentatifs de la situation globale. Fonctionnellement parlant, son système immunitaire se comportait comme celui des personnes qui ont reçu trois doses. Au bout du compte, il n’était ni plus résistant, ni plus vulnérable au virus.
Par acquit de conscience, les chercheurs ont aussi testé sa réponse au virus d’Epstein-Barr, qui est à l’origine de la mononucléose. Ils n’ont observé aucune différence par rapport au groupe de contrôle, et en ont donc conclu que sa survaccination extrême n’avait pas endommagé le fonctionnement global de son système immunitaire.
Un cas intéressant, mais pas forcément représentatif
Le cas de cet homme est assez fascinant, mais il convient d’être particulièrement prudent sur l’interprétation des résultats. Car comme toujours lorsque l’on parle de santé publique, ces exemples isolés sont largement insuffisants pour tirer des conclusions applicables à tout le monde; il faut impérativement raisonner à l’échelle de la population, et non pas de l’individu.
Mais ces travaux ont tout de même apporté quelques données intéressantes. Ils nous apprennent par exemple qu’une survaccination extrême n’est pas automatiquement synonyme de fatigue immunitaire. Mais il faudra beaucoup d’autres études de cas pour extrapoler cette conclusion à l’ensemble de la population. Il est tout à fait possible qu’il s’agisse d’un cas isolé. Les chercheurs insistent d’ailleurs sur le fait qu’ils n’encouragent absolument pas les gens à multiplier les injections pour doper leur système immunitaire.
Le texte de l’étude est disponible ici.
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Aucun tocard ne se posera la question de savoir si c’est pas tout simplement une arnaque au faux pass sanitaire !!!
Qui peut croire une seconde qu’un idiot s’est fait vacciner 217 fois….
Bon, fin de l’histoire:
– Pour les comploplo: non le machin ne tue pas !
– Pour les dociles: non le machin ne marche pas !
CQFD