2023 a été “de loin” l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais malheureusement 2024 devrait être pire ! Ces prévisions nous viennent de l’Organisation météorologique mondiale, affiliée à l’ONU, qui a révélé que le phénomène El Nino avait atteint son pic en fin d’année, se classant parmi les cinq événements les plus intenses jamais constatés. Mais l’organisation alerte pour 2024 avec des températures supérieures aux moyennes habituelles sur les continents entre mars et mai.
Qu’est-ce que le phénomène El Niño ?
Le phénomène El Niño est un événement climatique naturel caractérisé par une augmentation anormale de la température de l’eau dans la partie centrale et orientale de l’océan Pacifique équatorial. Ce réchauffement de l’eau peut influencer de manière significative les modèles météorologiques et climatiques à travers le monde.
El Niño fait partie d’un cycle plus large connu sous le nom d’ENSO (El Niño-Southern Oscillation), qui comprend également la phase froide appelée La Niña. Ces deux phases alternent et ont des impacts opposés sur le climat mondial. El Niño est souvent associé à une augmentation des précipitations dans certaines régions du Sud et de l’Amérique centrale, du sud-est des États-Unis, ainsi que dans certaines parties de l’Est de l’Afrique et de l’Asie du Sud-Est. En revanche, il peut causer de la sécheresse en Australie, en Indonésie et dans certaines parties de l’Amérique du Sud.
Par exemple, lors de son très fort passage de 1982-1983, ce sont plus de 250 cm de pluies qui sont tombées sur l’Équateur et le Pérou, un record toujours d’actualité. En 2014-2016, l’un des passages les plus violents d’El Niño, il a provoqué des canicules et des records de chaleur à l’autre bout du monde, dans le désert pakistano-indien du Cachemire.
Les effets d’El Niño peuvent également inclure des changements dans les schémas de température globale, des perturbations sur la pêche dues au réchauffement des eaux, une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes comme les ouragans, et des impacts sur l’agriculture en raison des modifications des régimes de précipitations.
Les scientifiques surveillent attentivement les signes d’El Niño, car sa présence peut aider à prévoir des changements climatiques et météorologiques plusieurs mois à l’avance, permettant ainsi une meilleure préparation et atténuation de ses impacts potentiels.
El Niño est un phénomène naturel résultant de l’interaction complexe entre l’océan et l’atmosphère. Il n’est pas causé par des actions humaines directes, mais certaines activités humaines peuvent influencer sa fréquence, sa durée et son intensité. Il existe des études démontrant que le réchauffement climatique, résultant des activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles et la déforestation, pourrait affecter sa fréquence et son intensité. Les scientifiques étudient toujours comment les changements climatiques peuvent influencer les cycles d’ENSO.
Vers un printemps très chaud
Le récent épisode d’El Niño, apparu en juin 2023, a connu son point culminant entre novembre et janvier. Durant cette phase, il a enregistré une température maximale qui dépassait de 2,0 °C la moyenne des températures de surface de la mer, comparée aux données de la période 1991-2020, pour la zone du Pacifique tropical oriental et central.
“Des températures supérieures à la normale sont prévues sur presque toutes les zones terrestres entre mars et mai” a annoncé l’OMM. “El Niño s’affaiblit progressivement mais continuera d’avoir un impact sur le climat mondial dans les mois à venir, alimentant la chaleur emprisonnée par les gaz à effet de serre issus des activités humaines”, a précise l’organisation.
L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) souligne également la possibilité que La Niña, phénomène climatique ayant l’effet inverse d’El Niño par le refroidissement des températures, émerge « plus tard cette année », suivant une période neutre (sans El Niño ni La Niña) entre avril et juin. Mais les probabilités sont trop incertaines pour le moment.
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