Le gouvernement britannique est en train de lancer une expérience qui pourrait constituer un précédent important dans l’histoire de la bureaucratie. Ce jeudi, le Vice-Premier ministre du Royaume-Uni Oliver Downden a dévoilé un ensemble d’outils basés sur l’IA censés augmenter la productivité des fonctionnaires.
Parmi ces outils, on trouve notamment des versions taillées sur mesure de ChatGPT et d’autres LLM open source qui seront hébergées sur un réseau directement géré par le gouvernement, pour des raisons de sécurité évidentes. Ils pourront parcourir un certain nombre de sources officielles validées en amont, comme des allocutions des représentants du gouvernement ou les archives parlementaires. En collectant et en synthétisant des informations pertinentes à partir de ces documents, ces outils permettront aux fonctionnaires de mieux répondre aux sollicitations des citoyens.
Accélérer les taches de routine
Heureusement, l’IA ne sera pas utilisée à tort et à travers. Les humains garderont la main sur toutes les démarches qui concernent des thématiques récentes, litigieuses, ou politiquement sensibles. Ces outils serviront exclusivement dans les activités qui relèvent de la routine. Plus spécifiquement, ils seront surtout utilisés pour accélérer le processus de consultation publique.
Ce mécanisme bureaucratique permet au gouvernement de recueillir les avis de la population sur sa stratégie politique, un projet de loi, ou tout autre sujet d’intérêt public pour affiner ses décisions. D’après le Financial Times, les ministres en lancent généralement environ 700 par an. Or, ce sont des démarches typiquement très longues qui nécessitent généralement trois mois de travail de la part de 25 fonctionnaires. Grâce à ces modèles IA, il sera théoriquement possible d’éplucher tous ces retours de manière plus efficace pour arriver à un résultat concret plus rapidement… ou plutôt en utilisant moins de ressources.
Remplacer des fonctionnaires
Car la première finalité de cette initiative n’est pas de raccourcir les délais de traitement. En fait, il s’agit plutôt de diminuer le nombre de fonctionnaires qui planchent en même temps sur un même dossier — un des grands objectifs que Dowden s’est fixé pour son mandat.
« C’est vraiment la seule approche, je pense, si l’on veut entamer une réduction durable des effectifs. Souvenez-vous à quel point le nombre de fonctionnaires a augmenté suite à la pandémie, et en prévention de la sortie de l’Union européenne. Nous avons vraiment besoin d’adopter ces technologies pour faire baisser les chiffres”, cite The Telegraph.
Si l’expérience est un succès, le gouvernement compte étendre l’usage de ces outils à d’autres services publics. Il sera donc intéressant de guetter les premiers retours des représentants britanniques, mais aussi de suivre l’évolution de cette tendance dans d’autres pays. Il est fort probable que d’autres gouvernements commencent à expérimenter avec des technologies basées sur l’intelligence artificielle, ce qui fera émerger tout un tas de nouvelles questions — certaines très concrètes et d’ordre pratique, et d’autres plus abstraites qui relèvent davantage de l’éthique.
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Faut faire la même chez nous vu l’efficacité de certains fonctionnaires ce sera pas un mal vu qu’on va le faire dans le privé si ce n’est déjà commencé.
Marrant cette réponse, la plupart de personnes semblent “outrés” lorsque l’on supprime des emplois dans des entreprises privés mais “satisfaites” quand cela concerne la fonction public !
Les évolutions technologiques devraient servir la société (dans sa globalité) et non pas les intérêts de quelques uns au détriments du plus grand nombre, combien d’emploi devront être supprimer avant que les IA ne soient qu’un outils permettant d’améliorer les conditions de travail ? voir de réduire le temps de travail !
“Marrant cette réponse, la plupart de personnes semblent “outrés” lorsque l’on supprime des emplois dans des entreprises privés mais “satisfaites” quand cela concerne la fonction public !”
Peut être en lien avec le salaire qui est payé avec l’argent des contribuables pour l’un et pas l’autre.
Et dans le privé si t’es mauvais la boite coule, dans le public même si t’es mauvais aucun risque de perdre ton boulot.
“C’est vraiment la seule approche, je pense, si l’on veut entamer une réduction durable des effectifs..”
Une meilleure approche (imho) aurait été de viser une amélioration des services, plutôt qu’une baisse des effectifs :-/
Remplacer une c.. par une autre n’a jamais donné grand chose. Cela ne convainc que les technocrates qui, contrairement à leur nom, ne comprennent pas la technique plus que l’humain d’ailleurs. Mais il est toujours plus gratifiant de pratiquer la fuite en avant car on peut expliquer toujours que les bugs seront corrigés dans la version suivante… Certains sont devenus ainsi milliardaires ! Preuve que “Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain” ne marche pas qu’en poésie..