En marge de l’intelligence artificielle, il y a une autre niche technologique qui avance à une vitesse ébouriffante en ce moment : la robotique. Récemment, c’est l’entreprise Sanctuary qui a frappé un grand coup dans ce domaine avec la dernière démonstration de son robot Phoenix, qui se distingue par sa dextérité à couper le souffle.
Le mois dernier, c’était l’entreprise Figure qui avait fait forte impression avec un androïde doté de plusieurs systèmes IA avancées. Elle a montré que son engin était capable d’apprendre à réaliser diverses tâches pour lesquelles il n’a pas été programmé par défaut, comme utiliser une machine à café. Ces performances ont attiré l’attention de BMW, qui est en train de l’intégrer à son usine américaine de Spartanburg.
Mais aussi impressionnants soient-ils, le Figure 01 et les autres machines de ce genre, comme l’Optimus de Tesla, souffrent encore d’une grosse lacune. En termes de dextérité pure, ils ne peuvent pas encore rivaliser avec les humains. Certes, les logiciels et les composants de nouvelle génération ont permis de faire de gros progrès à ce niveau. Mais leurs mains artificielles demeurent nettement moins habiles, rapides et délicates que les appendices de muscles, d’os et de nerfs contrôlés par nos cerveaux… pour le moment, du moins. En effet, la dernière démonstration de Sanctuary montre que cet état de fait pourrait être remis en question dans un avenir proche.
Des performances bluffantes
Cette startup canadienne plutôt discrète a opté pour une stratégie assez unique. Les chefs de file de cette niche industrielle ont plutôt tendance à se concentrer sur la mobilité. La première étape dans le développement de ces robots humanoïdes est généralement de leur apprendre à marcher, puis à réaliser des mouvements de plus en plus complexes. On peut citer Boston Dynamics avec son Atlas, qui est déjà capable de réaliser des acrobaties très techniques avec une aisance stupéfiante.
It’s time for Atlas to pick up a new set of skills and get hands on. pic.twitter.com/osOWiiBlSh
— Boston Dynamics (@BostonDynamics) January 18, 2023
Mais avec son Phoenix, Sanctuary a pris le problème par l’autre bout — littéralement. Au lieu de lui apprendre les rudiments de la marche, la startup s’est concentrée sur les membres supérieurs. Et le résultat est très impressionnant. Cette version du robot n’est même pas capable de mettre un pied devant l’autre; mais lorsqu’il s’agit de manipuler des objets, elle pulvérise déjà toute la concurrence.
Dans une vidéo de démonstration, on constate immédiatement que les mains de Phoenix se déplacent à une vitesse remarquable, et avec un niveau de fluidité et de précision qui commence à s’approcher de celui des humains. On comprend pourquoi l’entreprise revendique les « meilleures mains robotiques au monde ».
Powered by Carbon, Phoenix is now autonomously completing simple tasks at human-equivalent speed. This is an important step on the journey to full autonomy. Phoenix is unique among humanoids in its speed, precision, and strength, all critical for industrial applications. pic.twitter.com/bYlsKBYw3i
— Geordie Rose (@realgeordierose) February 28, 2024
Une stratégie de développement à contre-courant
Selon Suzanne Gildert, co-fondatrice de l’entreprise interrogée par New Atlas, le robot doit ses performances à une stratégie différente de celle de ses concurrents. Cela commence par le hardware. Contrairement au Figure 01 ou à l’Optimus de Tesla, les mains du Phoenix ne sont pas actionnées par des moteurs électriques. À la place, Sanctuary a opté pour un système hydraulique.
Un parti-pris risqué, puisque cette approche comporte aussi des contraintes tout sauf négligeables (fuites, coûts de développement importants…). En revanche, elle offre un mélange de précision, de vitesse et de puissance particulièrement séduisant dans ce contexte. En théorie, cela permet de concevoir un robot qui est à la fois suffisamment robuste pour porter des charges lourdes et pour réaliser des gestes fins, comme taper à grande vitesse sur un clavier. Une combinaison traditionnellement hors de portée des appendices à moteurs électriques.
Sanctuary a aussi innové au niveau logiciel. L’entreprise a entraîné l’IA du robot en partant du niveau le plus fondamental. Au lieu de lui apprenant à imiter les humains à partir de vidéos, il utilise de vrais mouvements en guise de référence. Au tout début du processus, ce sont des humains qui pilotent les mains à l’aide d’un système de contrôle avancé pour l’initier aux mouvements de base de la main humaine.
« Nous avons tenté de trouver un design capable de reproduire les 33 mouvements primaires qui sont essentiels aux interactions des humains avec le monde qui les entoure », explique Gildert. Une fois ces rudiments assimilés, l’IA apprend à les décliner et à les combiner pour arriver à des gestes plus nuancés en toute autonomie.
La co-fondatrice indique que ce processus a été lent et fastidieux. En revanche, maintenant que les bases sont bien en place, le système va pouvoir continuer de progresser à une vitesse impressionnante. Il sera très intéressant de suivre les progrès du Phoenix. Il se pose comme l’un des androïdes les plus prometteurs de cette niche technologique qui veut débarrasser les humains des tâches ingrates et pénibles afin qu’ils puissent se concentrer sur les travaux plus complexes et gratifiants.
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Rien d’extraordinaire, le robot conçu par Google DeepMind et l’université de Stanford : Mobile Aloha est nettement plus performant. Celui de Tesla également et il marche en plus. Attendons de voir ceux des chinois.
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