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Nintendo porte plainte contre un émulateur Switch pour Steam Deck

Nintendo s’attaque à l’émulateur Yuzu, connu pour apporter les jeux Nintendo Switch sur Steam Deck.

Nintendo n’en finit plus de faire travailler ses avocats. Après avoir retiré plusieurs chaines YouTube pour des raisons de droits d’auteur, l’entreprise la plus riche du Japon s’attaque désormais à un émulateur bien connu des joueurs. Nintendo porte plainte contre Yuzu, un logiciel permettant d’émuler la Nintendo Switch sur le Steam Deck de Valve. La firme déclare que l’émulateur contourne illégalement le cryptage logiciel de la console et facilite le piratage.

L’affaire nous fait immédiatement penser à la sortie du jeu The Legend of Zelda Tears of the Kingdom, qui a été piraté en masse juste avant sa disponibilité officielle. La société demande des dommages et intérêts pour les violations présumées et la fermeture de l’émulateur. La société associe le doublement du soutien Patreon de Yuzu pendant cette période, au fait qu’un million de copies du jeu aient été téléchargées illégalement avant sa sortie.

Le journaliste Stephen Totilo partage les documents de la plainte déposée par Nintendo à la cour fédérale américaine. On peut y voir que Nintendo affirme que le modèle commercial de Yuzu est remis en cause par la question du piratage. Qu’on soit clair, l’émulation n’est pas du piratage, mais le fait de pouvoir émuler des jeux d’une console à une autre favorise l’idée d’obtenir le titre d’une manière détournée.

Les émulateurs sont-ils légaux ?

Il y a un bon nombre de technologies que nous utilisons au quotidien qui font partie d’un vide juridique conséquent ou qui ne sont pas systématiquement sanctionnées. VPN, IPTV, ou encore sites de partage d’abonnement font partie d’une longue liste de possibilités qui peuvent tomber dans un flou stratégique pour les utilisateurs. Les émulateurs sont a priori légaux en France car il s’agit de recréer l’écosystème d’une console sans pour autant la copier ou voler son code source.

Malgré tout, The Verge explique qu’il y a certaines nuances concernant les consoles modernes, surtout aux États-Unis. Il devient alors compliqué de légiférer lorsqu’on parle de “plusieurs couches de cryptage moderne et de BIOS protégés par des droits d’auteur“. Certaines clés sont légales, d’autres non, et Nintendo veut jouer sur ce vide pour arrêter les activités des émulateurs tels que Yuzu.

Une décision qui pourrait changer pas mal de choses

Pour le moment, rien ne dit que la firme aura gain de cause. Si c’est le cas, elle pourrait exporter le procès à l’international et ainsi rendre complètement inutilisable le logiciel. Dans sa plainte, Nintendo demande expressément à ce que l’entreprise ne laisse aucune trace de son passage, jusqu’à supprimer l’URL de son site ou encore sa présence sur les réseaux sociaux.

Il semble que la balance penche tout de même en faveur de Nintendo. Reste à voir si Yuzu tentera de trouver un arrangement ou si l’entreprise réussira à se défendre devant la cour.

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5 commentaires
  1. Yuzu n’inclus absolument pas le BIOS de la Switch ni les clés d’encryptage (les fameux “title.keys” et “prod.keys”) donc ne viole pas de droits d’auteur. Ce ne sera pas là dessus que Yuzu pourra tomber.

  2. @tisbaman : c est plus complexe que cela… la loi indique qu’aucun logiciel n a le droit d essayer ou d avoir pour but de contourner un système de cryptage lié a la protection.

    Qu’il y ai les clés ou non, qu’il y ai le bios ou non, cela reste illégal de fournir un code dont le but reste de contourner le chiffrement (sinon ce serait trop simple).

    De fait yuzu n est légal que pour des jeux non chiffrés, des homebrew éventuellement
    or nintendo n a jamais accordé de droit de dev sur switch, de fait les homebrew legaux n existent pas
    c est l’un des points qui devraient etre souleve par nintendo…

  3. Il n’y a pas vraiment de base légale pour que Yuzu perde ce procès. Néanmoins, Nintendo a les poches suffisamment profondes pour que le procès soit long épuisant et trop coûteux pour Yuzu. Sauf campagne de financement participatif, le procès va donc probablement être écourté par un accord “proposé” par Nintendo demandant l’arrêt des développements et l’interdiction de travailler sur un autre émulateur.

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