C’est une nouvelle qui risque de ne pas arranger l’image du CPF. Alors que le compte personnel de formation tente difficilement de regagner la confiance du grand public, méfiant après avoir subi des années d’arnaques téléphoniques et de placements de produits douteux de la part des influenceurs, Bercy vient de lui porter un coup fatal. Le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, a annoncé, lundi 19 février, la mise en place d’une participation forfaitaire obligatoire à la charge du salarié.
Cette dernière vaudra pour toute formation éligible au CPF, et atteindra 10% du prix total. Très critiquée chez l’opposition, la décision servira à renflouer les caisses de l’État, qui ambitionne de réaliser 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires cette année. Sur les deux milliards d’euros dépensés chaque année dans le cadre du programme de formation salarial, le gouvernement projette ainsi de sauver 200 millions d’euros. Dans que déclaration à la presse, Thomas Cazenave évoque une mesure “juste” et “nécessaire”.
Le CPF, c’est quoi ?
Alimenté par les contributions financières des employeurs, qui sont transmises à la Caisse des dépôts et consignations, le Compte personnel de Formation (ou CPF) permet aux salariés d’acquérir de nouveaux droits à la formation tout au long de leur contrat de travail.
Tout le monde n’est pas concerné
Petite consolation tout de même, la participation salariale obligatoire au CPF ne concernera pas tout le monde. Les demandeurs et les demandeuses d’emploi en particulier, n’auront aucun reste à charge pour bénéficier de leur formation. Même chose pour les salariés bénéficiant d’un abondement (complément salarial versé en euros pour compléter certaines charges) de la part de leur employeur.
Le décret est attendu d’ici au mois d’avril, mais très peu de modalités précises ont été officialisées. Pour les personnes qui voudraient profiter d’une formation ou du permis de conduire gratuit sans devoir mettre la main au porte-monnaie, il reste encore un peu de temps pour échapper à la mesure, pour peu que cette dernière soit réellement applicable un jour.
Il faut dire que si le texte n’a pas encore été validé, il est déjà très impopulaire. La CGT le qualifie de “scandaleux”, et accuse le ministère de l’Économie de tordre le cou à la promesse d’origine du CPF”. Lancé en 2018, le CPF peine déjà à faire valoir ses intérêts auprès des salariés. D’autant plus qu’il concerne principalement les demandeurs d’emplois et les revenus faibles, moins disposés à mettre la main à la poche pour se former. Avec l’inflation, le prix des heures de formation éligibles au CPF a bondi ces dernières années. Aujourd’hui, ces dernières s’affichent à plusieurs milliers d’euros. La participation financière demandée aux salariés (quelques centaines d’euros en fonction des programmes) ne sera donc pas à la portée de tout le monde.
Un effet d’annonce ?
Reste que le texte n’est pas encore validé officiellement. De plus, le sujet avait déjà été soulevé il y a deux ans dans les mêmes proportions. Il n’avait finalement jamais été voté, mais avait eu au moins un avantage : celui de pousser certains contribuables hésitants à utiliser leur compte CPF, craignant de perdre leurs droits à la formation.
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Faire des économies sur la formation, c’est ça le grand plan pour lutter contre le chômage et pousser le retour à l’emploi ?
On préfère avoir des gens en arrêt maladie plutôt que de leur donner des opportunités de reconversion ?
bonjour
J’accompagne des travailleurs en situation de handicap dans l’utilisation de leur CPF.
Devront-ils eux aussi payer quelques chose ? Ci c’est vraiment le cas c’est leur claquer la porte aux nez.
une de plus…
Non mais scandaleux les prix des formations ont doublé ce qui veut dire que même le cpf ne suffit plus nous devons parfois rajouter de notre poche. ça ne sera plus accessible en pleine inflation les salaires qui n’ augmentent pas en revanche la haut ils ont bien ajusté leurs salaires.