À quelques mois des Jeux Olympiques, le secteur du commerce et de la restauration se trouve confronté à une vague d’escroqueries particulièrement élaborée. Des individus malveillants proposent aux commerçants et aux restaurateurs des emplacements de vente sur les sites des Jeux (sous la forme d’un food truck), en leur réclamant un acompte de plusieurs milliers d’euros.
Une fraude bien orchestrée
Cette escroquerie, qui a émergé fin 2023, se distingue par son niveau de sophistication : elle implique en effet l’envoi de brochures et de plaquettes imitant à la perfection les supports officiels du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop).
Magali Caillat, sous-directrice de la lutte contre la criminalité financière à la police judiciaire, a détaillé pour France 3 la méthode des escrocs : ils contactent leurs victimes par courrier ou par email, leur promettant des emplacements privilégiés pour un acompte oscillant entre 5.000 et 7.000 euros. Mais voilà : ces propositions sont entièrement fictives, il n’y a rien de concret derrière… Il faut savoir que le Cojop ne sollicite pas directement les professionnels, qui doivent plutôt répondre à des appels d’offres via le portail Maximilien, spécialement conçu pour les TPE/PME souhaitant participer aux marchés publics liés aux JO 2024.
Face à cette montée en puissance de l’arnaque, les autorités ont réagi rapidement. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes, et les premières interpellations ont déjà eu lieu, révélant l’ampleur nationale du phénomène avec des plaintes déposées en région parisienne mais aussi à Marseille et Nantes. Le Cojop, en collaboration avec On Location, le prestataire officiel d’hospitalité des JO, a également porté plainte, ce qui confirme la gravité de la situation.
Magali Caillat évoque aussi la piste selon laquelle les commanditaires de cette escroquerie seraient majoritairement issus d’une communauté délinquante déjà connue pour d’autres types d’arnaque. Les professionnels du secteur doivent donc redoubler de vigilance.
Pour éviter de tomber dans le piège de ces escroqueries, les commerçants et restaurateurs sont invités à vérifier minutieusement les propositions qui leur sont faites, notamment l’adresse mail des expéditeurs, souvent un premier indice de fraude. Le Cojop rappelle qu’aucun acompte n’est demandé pour les emplacements de vente, la facturation étant basée sur une redevance proportionnelle au chiffre d’affaires réalisé.
En cas de doute, il est conseillé de contacter directement les organisateurs via l’adresse mail dédiée à l’intégrité et à l’application des règles, [email protected], où plusieurs dizaines de signalements ont déjà été traités. Cette mesure préventive est indispensable pour protéger les intérêts des professionnels et assurer un déroulement équitable et transparent des opérations commerciales autour des Jeux Olympiques.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
