Cela fait plusieurs semaines que le jugement du procès entre Epic Games et Apple a été rendu de manière définitive. Le constructeur d’iPhone sait donc les changements qui devront prendre place suite à la création du fameux Digital Markets Act (loi sur les marchés numériques) de l’Union européenne. Cette loi, qui entrera en vigueur le 7 mars prochain, assure qu’Apple et les autres géants du web ouvrent les portes de leurs plateformes aux applications tierces, et aux méthodes de paiement alternatives (sans passer par la commission de l’App Store d’Apple).
Cela fait donc plusieurs semaines qu’Apple prépare le terrain, parfois en utilisant la loi à son avantage. Quitte à éventuellement perdre sa commission, et donc une grande partie de ses revenus, la firme tente de limiter les dégâts en trouvant tous les contournements possibles. Une situation qui est loin de ravir les entreprises qui auraient profité d’un grand changement à ce sujet. C’est le cas de Microsoft, maison-mère d’Xbox, qui ne compte finalement pas intégrer son application de cloud gaming sur Apple.
Des règles à moitié permissives
Lorsque le constructeur a dévoilé ses nouvelles règles concernant l’App Store, beaucoup y ont vu l’opportunité d’enfin jouir de l’application Xbox Cloud Gaming de manière native sur iPhone et iPad. Pour rappel, Apple avait déclaré : “Les développeurs peuvent désormais proposer une application unique capable de diffuser en continu tous les jeux proposés dans leur catalogue”. Actuellement, les joueurs sont obligés de passer par la version sur navigateur internet. Malheureusement, Apple a créé une taxe sur les téléchargements d’applications, ce qui ne permet pas à Microsoft de correctement monétiser son activité. Phil Spencer explique :
“Nous n’avons pas la possibilité de monétiser Xbox Cloud Gaming sur iOS. Je pense que la proposition d’Apple – et j’ai trouvé que les commentaires de Sarah Bond à ce sujet étaient justes – ne va pas assez loin pour accueillir la concurrence. En fait, on pourrait même dire qu’elle va dans la direction opposée, mais elle ne va certainement pas assez loin pour accueillir la concurrence sur la plus grande plateforme de jeux au monde [ndlr les smartphones].”
Encore du pain sur la planche
Tout n’est cependant pas perdu. L’appel au changement de Microsoft n’est pas seul, d’autres entreprises se plaignent de l’interprétation de la loi de la part d’Apple. Spotify, Epic Games et même Sarah Bond de chez Microsoft ont déjà pris la parole à ce sujet. Phil Spencer a toujours espoir de régler ce problème à l’échelle européenne, et qui sait, mondiale.
“Nous continuerons à travailler avec les régulateurs, ainsi qu’avec Apple et Google, afin de créer un espace pour des vitrines alternatives. Je suis un grand fan du fonctionnement de Windows, et vous avez un Microsoft Store sur Windows, vous avez Steam, vous avez l’Epic Games Store, vous avez GOG. Il y a des alternatives, et je pense que des moyens alternatifs pour les gens d’acheter des choses créent des avantages pour les consommateurs et les créateurs. Je pense que la plus grande plateforme pour les joueurs, qui est la plateforme mobile, devrait avoir la même chose.”
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