Il y avait le Nutri Score, il faut désormais composer avec le Planet Score. Ce nouvel affichage, destiné à offrir plus de pouvoir aux consommateurs et aux consommatrices, était en test depuis 2021 au sein de 87 entreprises de l’agroalimentaire. Depuis, l’affichage s’est répandu dans 194 marques, dont les géants Nestlé, Picard ou encore Intermarché. Il entend combler le vide laissé par le Nutri Score, et s’intéresser à l’engagement environnemental des produits de grande distribution.
Planet Score vs Nutri Score, quelles différences ?
Officiellement, les deux étiquetages ont pour but de se compléter, et non pas de se remplacer. Tandis que le Nutri Score concentre son attention sur l’aspect nutritionnel du produit (son taux de sucre et de gras, la présence d’éventuels additifs controversés…), le Planet Score se base plutôt sur l’impact environnemental de ce dernier. Conformément aux directives prévues par la loi Climat, qui prévoit un affichage environnemental clair de l’empreinte carbone des produits transformés, le Planet Score prend en compte de nombreux critères :
- L’impact des pesticides et des antibiotiques sur la santé humaine et l’environnement
- L’impact des modes de production sur la pollution de l’air et de l’eau
- L’impact des modes de production sur la biodiversité terrestre et marine
- Le stockage du carbone
- La déforestation liée à l’importation des produits, par exemple le soja pour l’exploitation animale
- La saisonnalité des productions
- Le transport de denrées par avion
- L’emballage
- Les méthodes d’irrigation utilisées
- L’origine des différents ingrédients
- Les modes d’élevage utilisés et le niveau de bien-être animal
Sur le papier, les objectifs des deux étiquetages convergent, mais sont là pour se compléter, en offrant une lecture simple et fiable de l’impact environnemental et nutritionnel d’un produit vendu en grande distribution. Si le Nutri Score fait régulièrement l’objet de critique de la part de l’industrie agro-alimentaire quant à son mode de notation (surtout depuis sa mise à jour, qui le rend plus sévère avec certains produits), le Planet Score inquiète lui aussi. Malgré les soutiens de l’UFC-Que Choisir, France Nature Environnement, ainsi que plusieurs instituts et syndicats du bio, le positionnement de l’Agence de la transition écologique (Ademe) est moins favorable à l’arrivée de ce nouveau label.
En cause : les deux scores sont quasiment interchangeables aux yeux du grand public. Ils reposent sur le même code couleur, la même notation de A à E, et proposent sensiblement la même identité visuelle. Alors que le Nutri Score a durci le ton sur les produits végétaux, les édulcorants et les boissons, certaines marques font discrètement disparaître l’étiquetage de leurs packagings, au profit du Planet Score, plus avantageux. C’est notamment le cas de Bjorg, qui a supprimé le Nutri Score de ses biscuits et de ses boissons végétales (principalement notés D et E selon la nouvelle notation), pour afficher le Planet Score, plus favorable à leur typologie de produits (99% de notation A ou B), rapporte l’UFC Que Choisir. Résultat, l’étiquetage est largement plus favorable aux yeux du grand public.
Il devient urgent d’harmoniser les systèmes de notation devant obligatoirement figurer sur les emballages de produits français. Pour autant, tout l’enjeu est de réussir à proposer un affichage clair pour les consommateurs. Faire coexister les deux labels n’est sans doute pas la meilleure solution.
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